Protheses mammaires et hypoplastie des seins

Accueil - Chirurgie esthétique - Protheses mammaires et hypoplastie des seins

Définition, objectifs et principes


L’hypoplasie mammaire est définie par un volume de seins insuffisamment développés par rapport à la morphologie de la patiente. Elle peut être la conséquence d’un développement insuffisant de la glande à la puberté, ou apparaître secondairement par perte du volume glandulaire (grossesse, amaigrissement, perturbations hormonales…).
Le manque de volume peut aussi être associé à une ptôse (poitrine «tombante» avec affaissement de la glande, distension de la peau et aréoles trop basses).
L’intervention peut se pratiquer à tout âge à partir de 18 ans.

Cette hypotrophie est souvent mal acceptée physiquement et psychologiquement par la patiente qui le vit comme une atteinte à sa féminité, avec pour corollaire une altération de la confiance en soi et un mal-être, parfois profond, pouvant aller jusqu’au véritable complexe. C’est pourquoi, l’intervention se propose d’accroître le volume d’une poitrine jugée trop petite grâce à l’implantation de prothèses.

Ces altérations physiques parfois majeures, ainsi que la souffrance psychique induite, confèrent une finalité thérapeutique à cet acte chirurgical réparateur.
Une patiente mineure n’est habituellement pas estimée apte à subir une augmentation mammaire esthétique. Elle est cependant possible dans les cas d’hypoplasies sévères ou dans le cadre d’anomalies malformatives comme les seins «tubéreux» ou les «agénésies mammaires».
Cette chirurgie à visée purement esthétique ne peut bénéficier d’une prise en charge par l’assurance maladie. Seuls quelques rares cas d’agénésie mammaire vraie (absence radicale de tout développement mammaire) peuvent parfois espérer une participation de la sécurité sociale après entente préalable.
Les implants mammaires actuellement utilisés sont composés d’une enveloppe et d’un produit de remplissage.

L’enveloppe est dans tous les cas constituée d’un élastomère de silicone. Cette membrane peut être lisse ou texturée (rugueuse). Certaines comportent du polyuréthane.
Le contenu est le produit de remplissage qui se trouve dans l’enveloppe.
Les prothèses au liquide physiologique, seules autorisées en France de 1995 à 2001, contiennent du serum physiologique (eau salée) dont l’innocuité est totale. Elles sont soit préremplies en usine, soit gonflées par le chirurgien pendant l’intervention, permettant une certaine adaptation volumique peropératoire.
Les prothèses préremplies de gel de silicone sont de plus en plus utilisées. Elles assurent au sein un palper souple proche d’une consistance naturelle. Les gels sont plus ou moins cohésifs. La cohésivité limite la perspiration, c’est-à-dire la « transpiration » du gel à travers la paroi, source possible de coque. Elle évite, en cas de rupture, la diffusion du silicone.
La forme A côté des classiques prothèses rondes assurant un beau décolleté, il existe des prothèses profilées «en goutte» dites anatomiques pour un rendu du sein peut-être plus naturel.
Cette grande variété de forme et de volume, permet d’optimiser et d’adapter le choix, presque« sur mesure», des prothèses en fonction de la morphologie de la patiente et de ses attentes personnelles.
Des évolutions constantes visent à améliorer l’étanchéité et la solidité des parois, le naturel palpatoire et visuel du rendu, la durée de vie et la tolérance des matériaux.
Quoiqu’il en soit, au jour d’aujourd’hui, tous les implants disponibles en France sont soumis à des normes précises et rigoureuses: marquage CE (Communauté Européenne) et autorisation de l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé).
De plus, les autorités administratives françaises et le Ministère de la santé ont imposé, depuis novembre 2016, la mise en place d’un registre national des prothèses mammaires.
Ce registre restera parfaitement anonyme. Son objectif est de recenser toutes les prothèses implantées sur le territoire français et d’assurer ainsi le suivi de l’ensemble des implants ce qui va dans le sens d’une plus grande sécurité pour les patientes

Les autres types d’implants


Prothèses remplies d’Hydrogel : Il s’agit d’un gel aqueux, homologué depuis 2005, composé en grande partie d’eau gélifiée par un dérivé de cellulose. Ce gel, de consistance plus naturelle que le sérum physiologique, est lui aussi résorbable par l’organisme en cas de rupture de l’enveloppe.
Il existe enfin des prothèses dont l’enveloppe de silicone est recouverte d’une mousse de Polyuréthane qui va être « intégrée » dans les tissus environnants. Elles procurent donc une forme « d’accroche » tissulaire qui peut être intéressante dans certains cas difficiles. L’innocuité du polyuréthane étant aujourd’hui clairement admise, ces implants connaissent un certain essor depuis quelques années car ils permettraient de mieux pérenniser leur positionnement, d’atténuer le surpoids induit sur le pôle inférieur du sein et d’empêcher la rotation des implants anatomiques. Le risque d’induire un phénomène de coque est enfin réputé plus faible. Elles présentent cependant un certain nombre d’inconvénients et de difficultés d’emploi qu’il faudra mettre en balance.
Dans tous les cas le choix du type de prothèses sera le fruit d’une discussion avec le Chirurgien qui vous conseillera sur le choix le plus judicieux dans votre cas particulier.

Avant l’intervention


En fonction de ce contexte anatomique, des préférences et habitudes du chirurgien, et des désirs exprimés par la patiente, une stratégie opératoire aura été convenue. Seront ainsi prédéterminés l’emplacement des cicatrices, le type et la taille des implants ainsi que leur positionnement par rapport au muscle (cf. plus loin).
Un bilan sanguin préopératoire sera réalisé conformément aux prescriptions. Le médecin anesthésiste sera vu en consultation, au plus tard 48 heures avant l’intervention. Un bilan radiologique du sein est prescrit (mammographie, échographie).

Aucun médicament contenant de l’aspirine ne devra être pris dans les dix jours précédant l’opération. On vous demandera probablement de rester à jeun (ne rien manger ni boire) six heures avant l’intervention.

Un interrogatoire suivi d’un examen attentif aura été réalisé par le chirurgien qui prendra en compte tous les paramètres qui font de chaque patiente un cas particulier (taille, poids, grossesses, allaitements, morphologie thoracique et mammaire, qualité de la peau, importance de la graisse et de la glande présente, musculature… ).

la question du tabac

Les données scientifiques sont, à l’heure actuelle, unanimes quant aux effets néfastes de la consommation tabagique dans les semaines entourant une intervention chirurgicale. Ces effets sont multiples et peuvent entrainer des compli­cations cicatricielles majeures, des échecs de la chirurgie et favoriser l’infection des matériels implantables (ex : implants mammaires).
Pour les interventions comportant un décollement cutané tel que l’abdominoplastie, les chirurgies mammaires ou encore le lifting cervico-facial, le tabac peut aussi être à l’origine de graves complications cutanées. Hormis les risques directement en lien avec le geste chirurgical, le tabac peut-être responsable de complications respiratoires ou cardiaques durant l’anesthésie.
Dans cette optique, la communauté des chirurgiens plasticiens s’accorde sur une demande d’arrêt complet du tabac au moins un mois avant l’intervention puis jusqu’à cicatrisation (en général 15 jours après l’intervention). La cigarette électronique doit être considérée de la même manière.
Si vous fumez, parlez-en à votre chirurgien et à votre anesthésiste. Une prescription de substitut nicotinique pourra ainsi vous être proposée. Vous pouvez également obtenir de l’aide auprès de Tabac-lnfo-Service (3989) pour vous orienter vers un sevrage tabagique ou être aidé par un tabacologue.
Le jour de l’intervention, au moindre doute, un test ni­cotinique urinaire pourrait vous être demandé et en cas de positivité, l’intervention pourrait être annulée par le chirurgien.

Type d’anesthésie et modalités d’hospitalisation


I
Type d'anesthésie

Il s’agit le plus souvent d’une anesthésie générale classique, durant laquelle vous dormez complètement. Dans de rares cas, une anesthésie  » vigile  » (anesthésie locale approfondie par des tranquillisants administrés par voie intraveineuse)pourra cependant être utilisée (à discuter avec le chirurgien et l’anesthésiste).

I
Modalités d'hospitalisation

L’intervention justifie habituellement une hospitalisation d’une journée. L’entrée s’effectue alors le matin (ou parfois la veille dans l’après-midi) et la sortie est autorisée dès le lendemain.
Toutefois, dans certains cas, l’intervention peut se pratiquer en «ambulatoire», c’est-à-dire avec une sortie le jour même après quelques heures de surveillance.

l’intervention


Chaque chirurgien adopte une technique qui lui est propre et qu’il adapte à chaque cas pour obtenir les meilleurs résultats. Toutefois, on peut retenir des principes de base communs :

I
Incisions cutanées:

Il existe plusieurs« voies d’abord » possibles:
Voies aréolaires, avec incision dans le segment inférieur de la circonférence de l’aréole, ou ouverture horizontale contournant le mamelon par-dessous (1 et 2) ;
Voie axillaire, avec incision sous le bras, dans l’aisselle (3) ;
voie sous-mammaire, avec incision placée dans le sillon situé sous le sein (4).
Le tracé de ces incisions correspond bien sûr à l’emplacement des futures cicatrices, qui seront donc dissimulées dans des zones de jonction ou des replis naturels.

I
Mise en place des prothèses

En passant par les incisions, les implants peuvent alors être introduits dans les loges réalisées. Deux positionnements sont possibles :

  • Prémusculaire, où les prothèses sont placées directement derrière la glande, en avant des muscles pectoraux ;
  • Rétromusculaire, où les prothèses sont placées plus profondément, en arrière des muscles pectoraux.

Le choix entre ces deux emplacements, avec leurs avantages et inconvénients respectifs, aura été discuté avec votre chirurgien.

I
Gestes complémentaires

En cas de ptôse mammaire associée (seins tombants, aréoles basses), on a vu qu’il pouvait être souhaitable de réduire l’enveloppe cutanée du sein afin de le faire remonter (« mastopexie»). Cette résection de peau se traduira alors par des cicatrices plus importantes (autour de l’aréole± verticale ± horizontale dans le sillon sous-mammaire)

I
Drains et pansement

Un petit drain peut être mis en place en fonction des habitudes du chirurgien et des conditions locales. C’est un dispositif destiné à évacuer le sang qui pourrait s’accumuler autour des prothèses.
En fin d’intervention, un pansement « modelant » est réalisé avec un bandage élastique.
En fonction du chirurgien, de la voie d’abord et de la nécessité éventuelle de gestes complémentaires associés, l’intervention peut durer une heure à deux heures trente.

après l’intervention : les suites opératoires


Les suites opératoires peuvent parfois être douloureuses les premiers jours, notamment lorsque les implants sont de gros volume et surtout s’ils sont placés derrière les muscles. Un traitement antalgique, adapté à l’intensité des douleurs, sera prescrit pendant quelques jours. Dans le meilleur des cas, la patiente ressentira une forte sensation de tension.
Œdème (gonflement), ecchymoses (bleus) et gêne à l’élévation des bras sont fréquents les premiers temps.
Le premier pansement est retiré après quelques jours. Il est alors remplacé par un pansement plus léger. Un soutien-gorge pourra alors être recommandé nuit et jour pendant quelques semaines.
La plupart du temps, les fils de suture sont internes et résorbables. Dans le cas contraire, ils seront retirés au bout de quelques jours.
Il convient d’envisager une convalescence avec interruption d’activité d’une durée de cinq à dix jours.
Il est conseillé d’attendre un à deux mois pour reprendre une activité sportive.

le résultat


Un délai de deux à trois mois est nécessaire pour apprécier le résultat définitif. C’est le temps nécessaire pour que les seins aient retrouvé toute leur souplesse et que les prothèses se soient stabilisées.

L’intervention aura permis une amélioration du volume et de la forme de la poitrine. Les cicatrices sont habituel­lement très discrètes. Le gain de volume mammaire a une répercussion sur la silhouette globale, permettant une plus grande liberté vestimentaire. Au-delà de ces améliorations physiques, le recouvrement d’une féminité pleine et entière a souvent un effet très bénéfique sur le plan psychologique.

Le but de cette chirurgie est d’apporter une amélioration et non pas d’atteindre la perfection. Si vos souhaits sont réalistes, le résultat obtenu devrait vous donner une grande satisfaction.

I
Stabilité du résultat

Indépendamment de la durée de vie des prothèses (voir plus loin) et exception faite de la survenue d’une variation impor­tante de poids, le volume des seins restera stable à long terme.
Toutefois, en ce qui concerne la forme et la «tenue» de la poitrine, les seins «augmentés» subiront, comme des seins naturels, les effets de la pesanteur et du vieillissement, avec une rapidité variable en fonction de l’âge et des qualités de soutien de la peau, mais aussi du volume des implants.

les imperfections de résultat


Certaines imperfections peuvent se rencontrer occasionnel­lement:

  • une asymétrie de volume résiduelle, incomplètement cor­rigée malgré des implants de taille différente;
  • une fermeté un peu trop grande avec souplesse et mobilité jugées insuffisantes (surtout avec de gros implants);
  • un aspect un peu artificiel, notamment chez les patientes très maigres, avec une trop grande visibilité des bords de la prothèse, en particulier dans le segment supérieur;
  • la perceptibilité au toucher des implants est toujours possible, surtout quand l’épaisseur de la couverture tissulaire (peau + graisse + glande) recouvrant la prothèse est faible. Cette palpation directe de la membrane prothétique, voire de plis, est plus fréquente chez les patientes minces, avec des implants de gros volumes, remplis de sérum physiologique et en position prépectorale.
  • l’aggravation d’une ptose mammaire peut être observée, surtout en cas d’utilisation de volumineux implants.

En cas d’insatisfaction, certaines de ces imperfections pour­ront éventuellement bénéficier d’une correction chirurgicale après quelques mois.

Questions diverses


Grossesse/allaitement
Après une mise en place de prothèses mammaires, une grossesse est envisageable sans aucun danger, ni pour la patiente ni pour l’enfant mais il est recommandé d’attendre au moins six mois après l’intervention. Pour ce qui concerne l’allaitement, il n’est pas non plus dangereux et reste possible dans la plupart des cas.

Maladies auto-immunes
Les très nombreux travaux scientifiques internationaux réalisés à grande échelle sur ce sujet ont unanimement apporté la preuve qu’il n’y a pas plus de risque de survenue de ce type de maladies rares chez les patientes porteuses d’implants (en particulier en silicone) que dans la population féminine générale.

Prothèses et cancer

  • Jusqu’à récemment, l’état de la science laissait à penser que l’implantation de prothèses mammaires, y compris en sillicone, n’augmentait pas le risque de survenue d’un cancer du sein. C’est effectivement toujours le cas pour les cancers du sein de loin les plus fréquents (adéno-carcinomes) dont l’incidence n’est pas augmentée par la mise en place d’une prothèse mammaire. Cependant, dans le cadre du dépistage du cancer après implantation, l’examen clinique et la palpation peuvent être perturbés surtout en cas de coque périprothétique ou de siliconome. De même, la présence des implants peut gêner la réalisation et l’interprétation des mammographies de dé­ pistage à faire régulièrement. Il faut donc systématiquement préciser que vous êtes porteuses d’implants mammaires. Ainsi, certaines techniques radiologiques spécialisées (incidences particulières, images numérisées, échographie, IRM, etc.) pourront être utilisées en fonction des cas. Par ailleurs, en cas de doute diagnostique sur un cancer du sein, il faut savoir que la présence de prothèses peut requérir une exploration plus invasive pour obtenir une certitude diagnostique.
  • Le Lymphome Anaplasique à Grandes Cellules (LAGC) associé aux implants mammaires (LAGC-AIM) est une entité clinique très exceptionnelle qui est observée en France depuis janvier 2011. Cette entité concerne principalement les implants à surface macro-texturée. Elle ne doit être recherchée qu’en cas de signe clinique avéré (épanchement péri-prothétique récidivant, rougeur du sein, augmentation du volume du sein, masse perceptible).Un bilan sénologique précis doit alors être réalisé afin de préciser la nature de la lésion. Dans près de 90 % des cas, cette entité est de très bon pronostic et elle guérit habituellement par un traitement chirurgical adapté associant l’ablation de la prothèse et de la capsule péri-prothétique (capsulectomietotale et complète). Dans environ 1o% des cas, – Le carcinome spinocellulaire intracapsulaire est une entité très exceptionnelle (seulement quelques cas publiés dans le monde). il survient, dans les observations publiées, sur des cas complexes ayant nécessité plusieurs interventions et plusieurs changements de prothèse.

Durée de vie des implants
Même si on peut voir certaines patientes conserver leurs implants plusieurs décennies sans modification majeure, il ne faut pas considérer la mise en place de prothèses mammaires comme quelque chose de définitif «à vie». Ainsi, une patiente porteuse d1mplants peut s’attendre à devoir un jour remplacer ses prothèses afin que l’effet bénéfique soit maintenu. Les implants, quels qu’ils soient, ont une espérance de vie incertaine qu’il est impossible d’estimer précisément puisqu’elle dépend de phénomènes d’usure de rapidité variable. La durée de vie des implants ne peut donc en aucun cas être garantie. La durée de vie moyenne est estimée aux alentours de 1O ans.
Il faut noter toutefois que les implants de nouvelle génération ont fait de gros progrès en terme de résistance et de fiabilité. A partir de la dixième année, il faudra se poser la question du changement de prothèses si apparaît une modification de consistance.

Surveillance
Il est essentiel de se soumettre aux visites de contrôle prévues par votre chirurgien dans les semaines puis lesmois qui suivent l’implantation. Ultérieurement, la présence des implants ne soustrait pas à la surveillance médicale habituelle (suivi gynécologique et dépistage du cancer du sein), même si elle ne nécessite pas de faire réaliser des examens en plus de ceux liés à cette surveillance. 11 est pour autant indispensable de spécifier aux différents médecins intervenant que vous êtes porteuse de prothèses mammaires.
Une consultation de surveillance, spécifique aux implants, auprès de votre chirurgien plasticien est conseillée tous les deux à trois ans, mais, en dehors de ce suivi, il est surtout fondamental devenir consulter dès qu’une modification d’un ou des deux seins est détectée ou après un traumatisme violent.
L’échographie mammaire est un examen non irradiant et très performant pour juger de l’intégrité de la prothèse. Une échographie doit être réalisée au moindre doute clinique et pour certains systématiquement 1 fois par an.
Le changement prothétique n’est envisagé qu’encas d’anomalie clinique ou radiologique ou encore à la demande de la patiente. Il n’est pas systématique passé un certain délai.

Les complications envisageables


Une augmentation mammaire par prothèses, bien que réali­sée pour des motivations essentiellement esthétiques, n’en reste pas moins une véritable intervention chirurgicale, ce qui implique les risques inhérents à tout acte médical aussi minime soit-il.
Cet acte reste notamment soumis aux aléas liés aux tissus vi­vants dont les réactions ne sont jamais entièrement prévisibles.
Il convient de distinguer les complications liés à l’anesthésie et de celles liées au geste chirurgical:

I

En ce qui concerne l’anesthésie, lors de la consultation préopératoire obligatoire, le médecin anesthésiste informera lui-même la patiente des risques anesthésiques. Il faut savoir que l’anesthésie, quelle qu’elle soit, induit dans l’organisme des réactions parfois imprévisibles et plus ou moins faciles à maîtriser. Toutefois, en ayant recours à un anesthésiste – réanimateur compétent, exerçant dans un contexte réellement chirurgical, les risques encourus sont devenus statistiquement très faibles. Il faut en effet garder à l’esprit que les techniques, les produits anesthésiques et les méthodes de surveillance ont fait d’immenses progrès ces trente dernières années, offrant une sécurité optimale, surtout quand l’intervention est réalisée en dehors de l’urgence et chez une personne en bonne santé;

I

En ce qui concerne le geste chirurgical, en choisissant un chirurgien plasticien qualifié et compétent, formé à ce type d’intervention, vous limitez au maximum ces risques, sans toutefois les supprimer complètement.
En pratique, la grande majorité des augmentations mammaires réalisées dans les règles se passe sans aucun problème, les suites opératoires sont simples et les patientes sont plei­nement satisfaites de leur résultat. Pourtant, parfois, des complications peuvent survenir au décours de l’intervention, certaines inhérentes au geste chirurgical mammaire et d’autre spécifiquement liées aux implants:

I
Complications inhérentes au geste chirurgical mammaire
  • Épanchements, infection
    Hématome : l’accumulation de sang autour de la prothèse est une complication précoce pouvant survenir au cours des premières heures. S’il est important, une reprise au bloc opératoire est alors préférable afin d’évacuer le sang et de stopper le saignement à son origine;
    Épanchement séreux : une accumulation de liquide lym­phatique autour de la prothèse est un phénomène assez fréquent dans les suites opératoires immédiates. Il est sou­ vent associé à un œdème. Il se traduit par une augmentation transitoire du volume mammaire. Il disparaît spontanément et progressivement;
    À distance de la chirurgie, un sérome doit impérativement vous amener à consulter votre chirurgien.
    Infection : rare après ce type de chirurgie. Elle peut ne pas être résolue par le seul traitement antibiotique et impose alors une reprise chirurgicale pour drainage et ablation de l’implant pendant quelques mois (temps nécessaire avant de pouvoir remettre en place une nouvelle prothèse sans risque).
    On peut par ailleurs citer trois autres formes particulières d’infection :
    – Infection tardive « à bas bruit » : il s’agit d’une infection avec peu de symptômes et sans traduction évidente à l’examen, qui peut survenir parfois plusieurs années après l’implantation ;
    – Micro-abcès : plus fréquents, ils se développent sur un point de suture et se résorbent rapidement après ablation du fil incriminé et soins locaux ;
    – Choc toxique staphylococcique : de rarissimes cas de ce syndrome infectieux généralisé brutal ont été rapportés.
  • Nécrose cutanée
    Elle est consécutive à un manque d’oxygénation tissulaire dû à une insuffisance d’apport sanguin localisé, qui peut être favorisé par une tension excessive, un hématome, une infection ou un tabagisme important chez la patiente. Il s’agit d’une complication très rare mais redoutée car, à l’extrême, elle peut localement mettre à nu la prothèse, notamment par une désunion des sutures. Une reprise chirurgicale s’impose souvent, avec parfois la nécessité de retirer provisoirement l’implant.
  • Anomalies de cicatrisation
    Le processus de cicatrisation mettant en jeu des phénomènes assez aléatoires, il arrive parfois que les cicatrices ne soient pas, à terme, aussi discrètes qu’escompté, pouvant alors prendre des aspects très variables : élargies, rétractiles, adhérentes, hyper ou hypopigmentées, hypertrophiques (boursouflées), voire exceptionnellement chéloïdes.
  • Altération de la sensibilité
    Elles sont fréquentes les premiers mois mais finissent la plupart du temps par régresser. Rarement toutefois, un certain degré de dysesthésie (diminution ou exagération de la sensibilité au toucher) peut persister, en particulier au niveau de l’aréole et du mamelon.
  • Galactorrhée/épanchements lactés
    Il a été rapporté de très rares cas de stimulation hormonale postopératoire inexpliquée, se traduisant par une sécrétion de lait («galactorrhée ») avec parfois une collection du liquide autour de la prothèse.
  • Pneumothorax
    Rare, il bénéficiera d’un traitement spécifique.
I
Risques spécifiquement liés aux implants
  • Formation de « plis » ou aspect de « vagues »
    Les implants étant souples, il est possible que leur enveloppe se plisse et que ces plis soient perceptibles au toucher, voire même visibles sous la peau dans certaines positions, donnant alors un aspect de vagues.
    Ce phénomène, un peu plus fréquent avec le sérum physio­ logique qu’avec le gel de silicone, survient surtout chez des patientes minces. Une intervention de lipomodelage peut parfois être proposée. Elle consiste à apposer une fine couche de graisse sous la peau du sein afin de « camoufler » l’implant.
  • « Coques »
    La réaction physiologique, normale et constante de l’organisme humain en présence d’un corps étranger, est de11soler des tissus environnants en constituant une membrane her­métique qui va entourer l’implant et qu’on appelle « capsule périprothétique ». Normalement, cette membrane est fine, souple et imperceptible, mais il arrive que la réaction s’am­plifie et que la capsule s’épaississe, devienne fibreuse et se rétracte en comprimant l’implant, prenant alors le nom de « coque ». Selon 11ntensité du phénomène, il peut en résulter: un simple raffermissement du sein, une constriction parfois gênante, voire une déformation visible avec globulisation de la prothèse aboutissant à l’extrême à une sphère dure, douloureuse, plus ou moins excentrée.
    Cette fibrose rétractile est parfois secondaire à un hématome ou une infection, mais la plupart du temps sa survenue reste imprévisible, résultant de réactions organiques aléatoires.
    De gros progrès ont été réalisés ces dernières années en ma­tière de techniques chirurgicales, mais surtout de conception et de constitution des implants (gel cohésif, texture de la paroi) aboutissant à une diminution très sensible du taux de coques et de leur intensité. Le cas échéant, une réintervention peut corriger une telle contracture par section de la capsule (« capsulotomie »). Les prothèses recouvertes de polyuréthane peuvent être une solution en cas de coque récidivantes.
  • Rupture
    On a vu que les implants ne peuvent être considérés comme définitifs avec une durée de vie moyenne de l’ordre de 1O ans. Une perte d’étanchéité de l’enveloppe peut donc survenir à terme. Il peut s’agir d’une simple porosité, d’ouvertures punctiformes, de microfissurations, voire de véritables brèches. Cela peut être, très rarement, la conséquence d’un traumatisme violent ou d’une piqûre accidentelle et, beaucoup plus souvent, le résultat d’une usure progressive de la paroi due à l’ancienneté.
    Dans tous les cas, il en résulte une issue possible du produit de remplissage de la prothèse, avec des conséquences différentes selon la nature de ce contenu :
    – Avec le sérum physiologique ou l’hydrogel résorbables, on assiste à un dégonflement partiel ou total, rapide ou lent ;
    – Avec le gel de silicone (non résorbable), celui-ci va rester contenu au sein de la membrane qui isole la prothèse.
    Cela peut alors favoriser l’apparition d’une coque, mais peut aussi rester sans conséquence et passer totalement inaperçu.
    Dans certains cas devenus beaucoup plus rares (notamment du fait de la meilleure « cohésivité » des gels actuels), on peut toutefois assister à une pénétration progressive du gel dans les tissus environnants (sîliconome).
    La rupture prothétique impose une intervention visant à changer les implants.
  • Malposition, déplacement
    Un mauvais positionnement, ou le déplacement secondaire des implants, affectant alors la forme de la poitrine, peuvent parfois justifier une correction chirurgicale.
  • Rotation
    Bien que relativement rare en pratique,le pivotement d’une prothèse « anatomique » reste théoriquement possible et peut affecter le résultat esthétique.
  • Déformation de la paroi thoracique
    Dans de rares cas, des prothèses avec coques fibreuses, laissées longtemps en place, peuvent « s’imprimer » dans les tissus, laissant lors de leur ablation une déformation de la paroi thoracique délicate à corriger.
  • Sérome tardif péri-prothétique
    Dans de très rares cas, une accumulation liquidienne peut survenir tardivement autour de la prothèse. Un tel épanchement tardif, a fortiori s’il est associé à d’autres anomalies cliniques du sein, impose de faire réaliser un bilan sénologique auprès d’un radiologue spécialisé pour réaliser une ponction sous échographie à fin d’analyses. En cas de masse mammaire ou d’épanchement récidivant, une exploration chirurgicale permettra une analyse histologique de la capsule péri­ prothétique afin d’éliminer un exceptionnel Lymphome Anaplasique à Grandes Cellules associé aux implants mammaires (LAGC-AIM), ou une pathologie intracapsulaire encore plus exceptionnelle comme le carninome spinocellulaire intracapsulaire (quelques cas mondiaux décrits).

Réintervention ou reprise chirurgicale après une intervention de chirurgie plastique

Définition, objectifs et principes La réintervention ou reprise chirurgicale après une intervention de chirurgie plastique peut faire suite soit à un geste de chirurgie reconstructrice pris en charge par l'Assurance Maladie, soit à un geste de...

Syndrome de poland

Définition, objectifs et principes Le syndrome de Poland est un ensemble malformatif congénital relativement rare. Alfred Poland, étudiant en anatomie, en a fait le premier la description clinique et anatomique complète en 1841. La forme complète...

Mastectomies prophylactiques pour haut risques mammaire

Définition Les gènes BRCA 1 et 2 tirent leur nom de l'expression anglaise Breast (BR) Cancer (CA). Ces gênes BRCA sont des gênes anti-cancer, si bien que leur mutation entraîne un haut risque de développer un cancer du sein et de l'ovaire. Ainsi,...

Transfert graisseux pour la correction des séquelles du traitement conservateur du cancer du sein

Définition, objectifs et principes On définit le traitement « conservateur» du cancer du sein par l'association d'un geste chirurgical (exérèse de la zone glandulaire concernée par la tumeur:« tumorectomie » ou « zonectomie », associé très souvent à...

Reconstruction plaque aerolo mamelonnaire

Définition La mastectomie ou mammectomie (les termes sont synonymes) correspond à l'ablation de la glande mammaire, d'un fuseau de peau et de l'aréole. Elle reste malheureusement nécessaire dans certaines formes de cancer du sein. Une demande de...

Chirurgie des petites lèvres

Définition L'hypertrophie des petites lèvres est définie par une taille excessive des petites lèvres notamment par rapport à celle des grandes lèvres. Ainsi en position debout les petites lèvres font saillie et dépassent de la fente vulvaire, ce qui...

Transfert de graisse autologue ou lipostructure

Définition, objectifs et principes Dès que les premières lipoaspirations ont été réalisées, les Chirurgiens Plasticiens ont eu Vidée de réutiliser la graisse ainsi extraite pour la réinjecter en un autre endroit du corps, dans un but de...

Lipoaspiration

Définition, objectifs et principes La lipoaspiration permet de supprimer radicalement et définitivement les surcharges de graisse localisées.Ces surcharges graisseuses localisées ne disparaissent pas, en règle générale, malgré un régime alimentaire...

Lifting de la face interne du bras

Définition, objectifs et principes La peau de la face interne des bras, très fine, est fortement «sollicitée» par les mouvements et en cas de variations de poids importantes ou répétitives. Ceci explique que, associée ou non à une hypertrophie...

Lifting face interne de la cuisse

Définition, objectifs et principes La peau de l'intérieur des cuisses est fine et ses fibres élastiques fragiles. Elle est donc rapidement dégradée par le vieillissement naturel ou par les variations pondérales.Cette dégradation est souvent mal vécue...