Mastectomies prophylactiques pour haut risques mammaire

Mastectomies prophylactiques pour haut risques mammaire

Accueil - Seins - Page 2

Définition


Les gènes BRCA 1 et 2 tirent leur nom de l’expression anglaise Breast (BR) Cancer (CA). Ces gênes BRCA sont des gênes anti-cancer, si bien que leur mutation entraîne un haut risque de développer un cancer du sein et de l’ovaire. Ainsi, lorsqu’une patiente est porteuse d’une mutation BRCA1, son risque de développer un cancer du sein est très important avec un risque annuel d’environ 3% par an, et un risque estimé entre 60 et 70% au cours de la vie.
La mutation du gène BRCA est dépistée par un test oncogénétique, dans les suites d’une consultation d’oncogénétique, chez une patiente ayant un risque élevé d’être porteuse de cette mutation. Il s’agit de femmes qui ont un lien de parenté directe avec une patiente chez laquelle a déjà été mise en évidence une mutation BRCA, de patientes déjà traitées pour un cancer du sein ou de l’ovaire et dans la famille desquelles il existe de nombreux cas similaires, ou de patientes atteintes très jeunes de cancer du sein ou de l’ovaire et chez qui on a recherché cette mutation. La transmission de cette mutation est autosomique dominante, c’est-à-dire qu’elle peut être transmise par le père ou par la mère.
Le risque de développer un cancer du sein et de l’ovaire est très élevé si l’on est porteur d’une mutation BRCA, et il s’agit souvent de cancers survenant chez des patientes jeunes, et dont le diagnostic est plus difficile du fait de la densité mammaire. C’est pourquoi une mastectomie prophylactique peut être envisagée en cas de mutation BRCA 1 ou 2. Elle permet en effet une réduction majeure du risque de cancer du sein chez ces patientes mutées, ce risque passant de 70 % à environ 2 %.
Pour les patientes qui ont déjà été traitées pour un cancer du sein et chez lesquelles a été mise en évidence une mutation BRCA, le risque de développer un nouveau cancer du sein est d’environ 60%. Un geste chirurgical peut également leur être proposé, associant une mastectomie totalisatrice et prophylactique du côté déjà atteint, et une mastectomie prophylactique de l’autre côté. En cas de radiothérapie, même ancienne, le risque de complications est plus élevé et la reconstruction est considérée comme plus difficile et à plus haut risque de complications. Les suites post-opératoires peuvent être plus difficiles avec un risque de nécrose cutanée plus élevé.
Enfin, le risque de développer un cancer des ovaires est également important dans le cadre d’une mutation BRCA. Une annexectomie bilatérale prophylactique(ablation des ovaires et des trompes), est en général proposée après40 ans en cas de mutation BRCA 1, et après 45 ans en cas de mutation BRCA2.

Alternatives


L’alternative à la chirurgie est une surveillance clinique et radiologique rapprochée, associant mammographies, échographies et IRM. Néanmoins il n’est pas rare de voir des patientes jeunes, bien suivies, qui développent un cancer du sein quelques mois après un bilan normal. C’est pourquoi lorsque la patiente est bien informée et demandeuse d’un geste prophylactique, que l’équipe multidisciplinaire peut proposer une prise en charge adéquate, la mastectomie prophylactique bilatérale peut s’avérer la meilleure solution, si la patiente a bien compris les enjeux de ce geste.
En pratique, le plus souvent la surveillance rapprochée est conseillée et proposée initialement aux patientes à la suite de leur consultation oncogénétique. Et c’est souvent au bout de plusieurs examens de surveillance, suivis par d’éventuelles alertes (avec réalisation de microbiopsies potentiellement anxiogènes) que la patiente s’oriente finalement vers la mastectomie prophylactique pour être« plus tranquille» et réduire de façon drastique son risque de développer un cancer du sein. Surtout si, dans ce délai, sont survenus d’autres cancers dans la famille de la patiente.

Objectifs


Le but d’une mastectomie prophylactique est de diminuer de manière drastique le risque de cancer du sein chez une patiente à haut risque néoplasique, a fortiori si elle présente une mutation d’un gène BRCA, tout en proposant une reconstruction mammaire immédiate de qualité qui lui permettra de retrouver une vie normale ou presque normale. Il s’agit bien sûr d’une épreuve difficile et délicate pour une femme, souvent jeune, et l’accompagnement psychologique tout au long du processus est essentiel. Par ailleurs l’acceptation de cette nouvelle poitrine dépendra beaucoup de la demande de la patiente, de ses attentes, de ses motivations, mais également de l’entourage familial et de la qualité de l’accompagnement technique et psychologique dont elle pourra bénéficier.

Principes


Concernant la mastectomie, la mastectomie prophylactique permet de retirer la glande mammaire et la plus grande partie de l’épithélium mammaire susceptible de se cancériser. Elle peut se faire de différentes manières:

  • de façon classique en retirant un fuseau de peau et la plaque aréolo- mamelonnaire
  • en conservant la peau du sein
  • en conservant la peau du sein et la plaque aréolo-mamelonnaire.

La conservation de la plaque aréolo-mamelonnaire (mastectomie sous-cutanée ou mastectomie conservant la plaque aréolo­ mamelonnaire) permet d’avoir un résultat plus satisfaisant pour les patientes, qui ont moins l’impression qu’on leur retire leur sein, et donc une partie de leur féminité. Cela est souvent possible chez des femmes jeunes, dont les seins sont de volume moyen et « tombent » peu.
Pour des patientes dont les seins sont trop volumineux ou « tombent » trop, le risque de complications en conservant la plaque aréolo-mamelonnaire peut être important, et le chirurgien peut opter pour une mastectomie classique avec alors reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire (mamelon et aréole) dans un second temps.

Concernant la technique de reconstruction mammaire, le volume mammaire peut être restitué de plusieurs façons en utilisant une prothèse, ou bien les propres tissus de la patiente (graisse, lambeau de grand dorsal, lambeau de DIEP, lambeau de gracilis), ou dans certains cas des techniques combinant les tissus de la patiente aux prothèses. Un document d’information sur la technique de reconstruction mammaire utilisée vous sera également remis à la suite de la consultation. Le choix de la technique se fera en fonction des souhaits de la patiente mais également des contraintes anatomiques et techniques. Deux consultations avec le chirurgien sont habituellement nécessaires pour choisir la solution qui sera la plus adaptée pour la patiente, et pour permettre de donner toutes les informations nécessaires. N’hésitez pas à poser au chirurgien toutes les questions qui vous viennent à l’esprit.

Avant l’intervention


Habituellement, il faut réunir 3 avis avant d’envisager concrètement l’intervention: l’avis de l’onco-généticien, l’avis du chirurgien, et l’avis d’un onco-psychologue. Chaque intervenant apporte une partie de l’information nécessaire pour comprendre les nombreux enjeux de l’intervention.
De plus, il faut disposer au moment de l’intervention d’un bilan radiologique mammaire (mammographies, échographies, IRM) datant de moins de 6 mois (idéalement 1 mois et demi avant l’intervention pour avoir le temps de s’organiser si une microbiopsie est nécessaire). Les examens doivent être normaux (ACR1 ou ACR2). En cas de découverte d’une lésion suspecte ou seulement d’apparition récente lors de ces examens, une biopsie serait réalisée pour confirmer la nature de cette lésion, et considérer le cas échéant la recherche du ganglion sentinelle lors de la mastectomie si cela s’avérait nécessaire.
Un bilan pré-opératoire habituel est réalisé conformément aux prescriptions
Le médecin anesthésiste sera vu au plus tard 48Havant l’intervention.
Aucun médicament contenant de l’aspirine, ou des anti­ inflammatoires, ne devra être pris dans les 10 jours précédant l’intervention.

Type d’anesthésie et modalités d’hospitalisation


I
Type d'anesthésie

Il s’agit d’une anesthésie générale classique durant laquelle vous dormirez complètement.

I
Modalités d'hospitalisation
la durée d’hospitalisation dépend de la technique de reconstruction utilisée. Elle varie entre 3 et 10 jours, hors complication intercurrente. Suivant les équipes, la sortie peut également être conditionnée par l’ablation du drainage (dans certains cas, la patiente peut quitter l’établissement avec un drain, qui sera enlevé quelques jours plus tard).

L’intervention


La durée d’intervention dépend de la technique de reconstruction utilisée, et varie de 2H30 à 12H, selon la technique utilisée, la difficulté du cas, la dextérité et l’expérience de l’opérateur. Cela vous sera précisé par votre chirurgien.
L’intervention de mastectomie -reconstruction pour haut risque mammaire est considérée comme une intervention difficile à courbe d’apprentissage, et cette intervention est au mieux réalisée dans une équipe entraînée à ce type de prise en charge.

Après l’intervention : les suites opératoires


Les suites opératoires sont en général assez douloureuses pendant quelques jours, pouvant nécessiter la prise d’antalgiques puissants. Ces antalgiques seront ensuite relayés par des antalgiques moins puissants prescrits à la demande.
Un gonflement (œdème), des ecchymoses (bleus) des seins reconstruits sont habituels dans les suites post-opératoires.
On peut observer une gêne transitoire à l’élévation du bras, qui ne nécessite pas habituellement de rééducation particulière, ou une rééducation douce des épaules.
Les pansements seront réalisés régulièrement. Dans le cas de reconstruction par prothèses, le port d’un soutien-gorge peut vous être recommandé par votre chirurgien pendant plusieurs semaines.
Il convient d’envisager une convalescence d’environ quatre semaines. La reprise des activités sportives pourra être envisagée au bout d’un à deux mois, selon la technique de reconstruction mammaire utilisée.

Le résultat


Le résultat carcinologique montre, sur de grandes séries de patientes, une réduction très importante du risque de développer un cancer du sein de 70% à 2%. Ce risque devient donc très faible mais n’est pas nul. En cas d’apparition d’une boule sur le sein reconstruit à distance de l’ntervention,il est conseillé de consulter. Dans tous les cas, une échographie annuelle est recommandée dans la surveillance de ces mastectomies prophylactiques.
Concernant le résultat morphologique, la mastectomie prophylactique associée à une reconstruction mammaire immédiate permet de restaurer d’emblée le volume et la forme des seins, autorisant la patiente à s’habiller normalement avec un décolleté.
Cependant le résultat final n’est pas acquis d’emblée. Quelque soit la technique de reconstruction utilisée, il faut attendre deux à trois mois pour pouvoir apprécier le résultat de la reconstruction. Ce n’est qu’à ce stade qu’une retouche ou plutôt un complément de reconstruction peuvent être envisagés et font partie du programme thérapeutique et de leur prise en charge par l’assurance maladie et par les mutuelles. Concernant cette prise en charge, la mise en place des prothèses mammaires, et leurs éventuels changements sont soumis à entente préalable pour accord de l’assurance maladie avant l’intervention (à envoyer au médecin conseil avec accusé de réception), mais sont heureusement toujours acceptés dans ces circonstances impératives.
L’intégration de cette nouvelle poitrine dans le schéma corporel de la patiente peut, dans certains cas, être difficile. L’entourage médical et familial joue un rôle important dans cette période durant laquelle la patiente a besoin d’être rassurée.
Le but de cette chirurgie est de réduire de façon très nette le risque de cancer du sein tout en offrant une reconstruction de qualité, sans toutefois pouvoir prétendre à la perfection.
Si vos souhaits sont réalistes, le résultat obtenu devrait vous donner satisfaction (une morphologie mammaire acceptable). Attention cependant à ne pas confondre les résultats esthétiques d’une chirurgie esthétique d’augmentation par prothèses (en plus du sein normal) avec une reconstruction mammaire bilatérale par prothèses (le sein n’est plus là pour cacher les éventuelles petites vagues des prothèses).

Les imperfections de résultat


Il est malheureusement impossible de reconstituer les seins d’origine. li persistera toujours une différence de volume, de forme, de sensation, par rapport aux seins natifs.
Un travail d’auto-rééducation sensitive (caresses du sein face au miroir) est fondamental pour bien intégrer les nouveaux seins reconstruits. La patiente doit faire un travail personnel important pour intégrer sa nouvelle poitrine.
Les cicatrices feront l’objet d’une surveillance attentive, il est fréquent qu’elles prennent un aspect rosé et gonflé au cours des premiers mois post-opératoires. Au-delà, elles s’estompent en général pour devenir, avec le temps, peu visibles. Elles ne sauraient cependant complètement disparaître.
Les cicatrices peuvent parfois rester un peu trop visibles et présenter différents aspects disgracieux (hyper-pigmentation, épaississement, rétraction, adhérence ou élargissement)qui peuvent nécessiter un traitement spécifique. A cet égard, il ne faut pas oublier que si c’est le chirurgien qui réalise les sutures, la cicatrice elle, est le fait de la patiente.

la question du tabac

Les données scientifiques sont, à l’heure actuelle, unanimes quant aux effets néfastes de la consommation tabagique dans les semaines entourant une intervention chirurgicale. Ces effets sont multiples et peuvent entrainer des compli­cations cicatricielles majeures, des échecs de la chirurgie et favoriser l’infection des matériels implantables (ex : implants mammaires).
Pour les interventions comportant un décollement cutané tel que l’abdominoplastie, les chirurgies mammaires ou encore le lifting cervico-facial, le tabac peut aussi être à l’origine de graves complications cutanées. Hormis les risques directement en lien avec le geste chirurgical, le tabac peut-être responsable de complications respiratoires ou cardiaques durant l’anesthésie.
Dans cette optique, la communauté des chirurgiens plasticiens s’accorde sur une demande d’arrêt complet du tabac au moins un mois avant l’intervention puis jusqu’à cicatrisation (en général 15 jours après l’intervention). La cigarette électronique doit être considérée de la même manière.
Si vous fumez, parlez-en à votre chirurgien et à votre anesthésiste. Une prescription de substitut nicotinique pourra ainsi vous être proposée. Vous pouvez également obtenir de l’aide auprès de Tabac-lnfo-Service (3989) pour vous orienter vers un sevrage tabagique ou être aidé par un tabacologue.
Le jour de l’intervention, au moindre doute, un test ni­cotinique urinaire pourrait vous être demandé et en cas de positivité, l’intervention pourrait être annulée par le chirurgien.

Les complications envisageables


La mastectomie prophylactique avec reconstruction mammaire immédiate est une véritable intervention chirurgicale.

Les suites opératoires sont en général simples. Toutefois, des complications peuvent survenir, certaines d’ordre général, inhérentes à tout acte chirurgical, d’autres locorégionales, plus spécifiques à la reconstruction des seins.
Cet acte reste notamment soumis aux aléas liés aux tissus vivants dont les réactions ne sont jamais entièrement prévisibles.
Il faut distinguer les complications liées à l’anesthésie de celles liées au geste chirurgical.
En ce qui concerne l’anesthésie, une consultation, 48 heures au moins avant l’hospitalisation, est indispensable. Lors de cette consultation le médecin anesthésiste vous précisera les risques de l’anesthésie générale et vous exposera les différents moyens de lutte contre la douleur post-opératoire.
En ce qui concerne le geste chirurgical: en choisissant un Chirurgien Plasticien qualifié et compétent, formé à ce type d’intervention, vous limitez au maximum ces risques, sans toutefois les supprimer complètement.
Heureusement les vraies complications sont peu fréquentes à la suite d’une mastectomie prophylactique associée à une reconstruction mammaire immédiate. En pratique, la majorité des interventions se passe sans aucun problème particulier. Cependant, il faut savoir que des problèmes peuvent survenir afin de les diagnostiquer et les régler le mieux possible s’ils survenaient chez vous. Un bon chirurgien est non seulement celui qui peut réaliser une bonne intervention, mais aussi celui qui sait gérer les complications en cas de survenue.
Les complications pouvant survenir dans les suites d’une mastectomie prophylactique associée à une reconstruction mammaire immédiate par prothèses sont:

  • L’infection: qui nécessite un traitement antibiotique, et parfois une ré-intervention pouvant aller jusqu’à l’ablation provisoire de l’implant.
  • L’hématome: qui peut nécessiter un geste d’évacuation chirurgicale.
  • La nécrose de la peau: qui peut conduire à l’exposition de la prothèse, et imposer l’ablation de celle-ci. Le tabagisme majore ce risque.
  • La formation d’une coque contractile: la formation d’une capsule autour de l’implant est constante. Dans certains cas, cette capsule se contracte entraînant une sensation de durcissement parfois douloureux. Cette contraction peut parfois entraîner une déformation visible du sein qui se « globulise »en même temps qu’il devient plus ferme. Ce risque a diminué depuis quelques années notamment par l’utilisation de nouvelles prothèses, mais reste totalement imprévisible pour chaque patiente.
  • Les vagues et les plis : lorsque la peau recouvrant la prothèse est fine, elle peut laisser deviner la déformation de l’enveloppe sous forme de vagues et de plis.
  • Le déplacement de l’implant : un déplacement de l’implant est toujours possible sous l’effet des contractions musculaires. Il est déconseillé de pratiquer la musculation excessive des pectoraux dans les suites opératoires. Une reprise chirurgicale peut être nécessaire.
  • La rupture ou le dégonflement traumatique par manœuvre externe: le risque est réel lors d’un traumatisme intense, ou lors d’une compression excessive au cours d’un examen de mammographie. Le remplacement de la prothèse est alors nécessaire
  • « usure » et « vieillissement » de l’implant : il est indispensable de bien comprendre qu’aucune prothèse ne peut être considérée comme implantée à vie. En effet une prothèse vieillit progressivement et sa durée de vie est forcément limitée. Globalement, à partir de 1O ans, en cas d’anomalie de consistance d’une prothèse la question du changement éventuel devra être posée. L’échographie annuelle pratiquée dans le cadre de la surveillance habituelle permet de vérifier l’intégrité des prothèses. Avec le temps, l’enveloppe s’use progressivement, pouvant entraîner une fuite du contenu avec des conséquences variables:
    – Avec une prothèse pré-remplie de sérum, on observe, en cas de rupture, un affaissement du sein, survenant généralement en quelques heures ou quelques jours, correspondant à un dégonflement de la prothèse.

    – Avec une prothèse pré-remplie de gel de silicone, le diagnostic clinique est moins évident. Avec les gels à cohésivité importante, aujourd’hui les plus couramment utilisés, vous êtes à l’abri d’une diffusion rapide du gel de silicone en dehors de la prothèse.
    Du fait du caractère très progressif de la migration du gel en dehors de la prothèse, les signes cliniques correspondant à une usure d’une prothèse pré-remplie de gel de silicone sont le plus souvent tardifs sous la forme d’une déformation du sein ou bien de l’apparition d’une coque.

    Que l’usure concerne une prothèse en sérum ou bien remplie de gel de silicone, dans les deux cas, il faut procéder au remplacement de la prothèse. 

Il n’existe aucun risque quantifiable de maladie auto­ immune avec le gel de silicone.

Les complications pouvant survenir dans les suites d’une mastectomie prophylactique associée à une reconstruction mammaire immédiate autologue sont:

  • Une nécrose cutanée au niveau de la peau du sein, mettant à nu le lambeau sous-jacent. Cette complication va entraîner une cicatrisation plus longue mais en général le lambeau va aider à la cicatrisation. C’est pourquoi la reconstruction par lambeau est choisie préférentiellement en cas de risque élevé de nécrose de la peau du sein, favorisé par l’association de facteurs de risques comme la radiothérapie, les antécédents de tabagisme, les seins volumineux et/ou ptôsés, les seins ayant déjà des cicatrices qui diminuent la vascularisation locale.
  • Une nécrose du lambeau : par thrombose des micro­ anastomoses vasculaires dans le cadre d’une reconstruction par lambeau libre (DIEP, gracilis). La relative précarité de la vascularisation du fuseau de graisse et de peau par des vaisseaux rebranchés à l’aide d’un microscope explique ce risque. Il est nettement plus élevé chez les patientes diabétiques, très fortes ou fumeuses. L’.arrêt du tabac est donc bien sûr obligatoire. Une thrombose aboutit inévitablement à la nécrose et nécessite une réintervention pour enlever le lambeau. C’est alors un échec de la reconstruction et une autre solution de reconstruction doit alors être proposée.
  • L’hématome: l’hématome est un risque inhérent à tout geste chirurgical. li peut survenir malgré toute l’attention portée par le chirurgien pendant l’intervention. Cette complication peut nécessiter une reprise chirurgicale précoce.
  • L’infection: l’infection est un risque présent lors de tout geste chirurgical. Le traitement nécessite un traitement antibiotique adapté et parfois une reprise chirurgicale pour drainage.
  • Un épanchement séreux (lymphorrhée ou sérome) : une poche liquidienne peut parfois se former au niveau du site de prélèvement dorsal ou abdominal. En fonction de son importance, il peut se résorber spontanément ou bien nécessiter une ponction, voire une reprise chirurgicale.
  • La cytostéatonécrose, ou nécrose graisseuse tardive: elle crée des nodules fermes dans le sein reconstruit. Ces nodules apparaissent dans les mois suivant l’intervention et il est habituellement aisé de les différencier d’une lésion cancéreuse. En cas d’apparition tardive, si le radiologue ne peut affirmer la cytostéatonécrose, il réalisera une microbiopsie pour confirmer la bénignité de la lésion.
  • Sérome tardif péri-prothétique
    Dans de très rares cas peut survenir, autour de la prothèse, un épanchement tardif.
    Un tel épanchement tardif, a fortiori s’il est associé à d’autres anomalies cliniques du sein, impose de faire réaliser un bilan sénologique auprès d’un radiologue sénologue. Le bilan de base comportera une échographie avec ponction de l’épanchement. Le liquide ainsi ramené fera l’objet d’une étude avec recherche de cellules lymphomateuses. Une mammographie numérisée et/ou une IRM peuvent s’avérer nécessaires selon les résultats des premiers examens.
    En cas de masse mammaire ou d’épanchement récidi­vant après ponction sous échographie, une exploration chirurgicale pourra être proposée par le chirurgien avec une ablation de la capsule fibreuse péri-prothétique (capsulectomie) permettant des biopsies à la recherche d’un très exceptionnel Lymphome Anaplasique à Grandes Cellules associé aux implants mammaires(LAGC-AIM).
    Cette entité, observée en France depuis janvier 2011, concerne principalement les implants à surface macro-tex­turée.

Au total il ne faut pas surévaluer les risques et dans la très grande majorité des cas, cette intervention de chirurgie reconstructrice correctement réalisée, donnera un résultat très appréciable, même si la rançon cicatricielle reste inévitable.
Le recours à un chirurgien plasticien qualifié vous assure que celui-ci a la formation et la compétence requises pour savoir limiter le risque de complications, les traiter efficacement le cas échéant, et vous offrir le meilleur résultat morphologique et esthétique possible.

Réintervention ou reprise chirurgicale après une intervention de chirurgie plastique

Définition, objectifs et principes La réintervention ou reprise chirurgicale après une intervention de chirurgie plastique peut faire suite soit à un geste de chirurgie reconstructrice pris en charge par l'Assurance Maladie, soit à un geste de...

Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique en ambulatoire

Introduction L'hospitalisation ambulatoire est définie par une prise en charge dont la durée est inférieure ou égale à 12 heures (décret n°2012-969 du 20 août 2012 du Code de la Santé Publique).En pratique, cela correspond à une hospitalisation...

Prévention et gestion des complications infectieuses en chirurgie plastique reconstructrice et esthétique

Le risque «zéro» est impossible à envisager dans les suites de toute intervention chirurgicale. Les interventions de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique ne sont donc pas exemptes d'un risque d'infection. Ce risque est souvent lié à la...

Tabac et chirurgie plastique

Introduction En France, environ 11 millions de patients bénéficient chaque année d'une anesthésie dont près de 30% de fumeurs, soit plus de 3 millions de personnes. Or, la fumée du tabac inhibe très fortement les processus de réparation tissulaire...

Chirurgie des tumeurs cutanées

Définition Les tumeurs (ou lésions) cutanées sont des taches ou des excroissances de la peau, de taille, de forme et de couleur variables. Elles peuvent se situer sur l'ensemble de la face ou du corps. Chaque type cellulaire contenu dans la peau est...

Chirurgie cutanée correction des cicatrices la cicatrisation

Définition Une cicatrice est la partie visible résiduelle d'une lésion du derme après que le tissu se soit réparé, suite à une incision au cours d'une opération ou après une blessure.La cicatrisation fait partie intégrante du processus de guérison. A...

Mastectomies prophylactiques pour haut risques mammaire

Définition Les gènes BRCA 1 et 2 tirent leur nom de l'expression anglaise Breast (BR) Cancer (CA). Ces gênes BRCA sont des gênes anti-cancer, si bien que leur mutation entraîne un haut risque de développer un cancer du sein et de l'ovaire. Ainsi,...

Transfert graisseux pour la correction des séquelles du traitement conservateur du cancer du sein

Définition, objectifs et principes On définit le traitement « conservateur» du cancer du sein par l'association d'un geste chirurgical (exérèse de la zone glandulaire concernée par la tumeur:« tumorectomie » ou « zonectomie », associé très souvent à...

Reconstruction plaque aerolo mamelonnaire

Définition La mastectomie ou mammectomie (les termes sont synonymes) correspond à l'ablation de la glande mammaire, d'un fuseau de peau et de l'aréole. Elle reste malheureusement nécessaire dans certaines formes de cancer du sein. Une demande de...

Invagination du mamelon

Définition Le mamelon correspond à la zone d'émergence des canaux galactophoriques au centre du sein et de l'aréole. Il réalise un relief et permet la lactation. Ce relief se marque sous l'effet d'une stimulation par contraction du muscle...

Transfert graisseux pour la correction des séquelles du traitement conservateur du cancer du sein

Transfert graisseux pour la correction des séquelles du traitement conservateur du cancer du sein

Accueil - Seins - Page 2

Définition, objectifs et principes


On définit le traitement « conservateur» du cancer du sein par l’association d’un geste chirurgical (exérèse de la zone glandulaire concernée par la tumeur:« tumorectomie » ou « zonectomie », associé très souvent à un curage axillaire) et d’une irradiation des tissus concernés (radiothérapie du sein). Ce traitement peut-être dans certains cas, précédé ou complété par une chimiothérapie, et parfois suivi d’une hormonothérapie(suivant le statut des récepteurs hormonaux de la tumeur).
Le traitement conservateur a connu un développement important ces 15 dernières années, du fait de l’amélioration des techniques chirurgicales, du diagnostic plus précoce des cancers du sein grâce au dépistage, et de la tendance générale à tenter de limiter les séquelles esthétiques du traitement du cancer. Cependant, des séquelles thérapeutiques de ces traitements conservateurs peuvent survenir dans 15 à 20 % des cas, gênant la patiente dans sa vie de femme, et pouvant lui rappeler quotidiennement sa maladie. La prise en charge de ces séquelles est donc importante, pour autoriser une meilleure qualité de vie après traitement.
Les séquelles du traitement conservateur sont variées, plus ou moins bien acceptées, en fonction surtout de leur localisation (décolleté ou partie inférieure du sein),de la gêne sociale (port de vêtements hauts pour cacher), de la gêne fonctionnelle engendrée (port de soutien gorge particulier pour tricher…).
Des séquelles parfois peu visibles peuvent pourtant être mal tolérées chez les patientes pour qui la maladie reste un véritable traumatisme actif.

Les séquelles du traitement conservateur peuvent associer, à des degrés divers, les déformations élémentaires suivantes:

  • Déformations mineures du sein (petit creux, asymétrie du décolleté, … )
  • Asymétrie mammaire (différence de forme et/ou de volume),
  • Amputation de la plaque aréolo-mamelonnaire (lorsque l’aréole et le mamelon étaient proches de la tumeur),
  • Rétraction cicatricielle (la cicatrice se colle à la profondeur et tire sur les tissus voisins)
  • Altérations cutanées (perte de la qualité de la peau, due aux rayons surtout),
  • Déformations et désorientations aréolo-mamelonnaires (par rétraction)
  • Déformations majeures du sein(notamment dans les grandes tumeurs sur petit sein).

Chaque séquelle requière un traitement spécifique. Le chirurgien plasticien, formé à ce type de séquelles, analysera les défauts et vous proposera les techniques de correction possibles, et notamment le transfert graisseux.

Il n’y avait, jusqu’à la technique du lipomodelage (transfert de graisse autologue), aucune technique permettant de corriger la zone du décolleté ou les autres déformations mineures du sein, car les techniques, comme les lambeaux de grands dorsaux, étaient trop lourdes ou trop contraignantes compte tenu de la déformation limitée. L’abstention thérapeutique était alors le plus souvent préconisée.

Le principe de la technique de greffe de tissu graisseux autologue, est de transférer de la graisse d’un site donneur potentiel (variable chez chaque patiente: ventre, hanches, cuisses ) vers la région mammaire où il manque de volume (défauts localisés ou perte de volume globale).

Cette technique, dérivée de la technique des transferts graisseux au niveau de la face, aussi appelée lipostructure, lipomodelage ou lipofilling est largement utilisée et maîtrisée en chirurgie reconstructrice des seins où elle a apporté une avancée importante.

Les transferts graisseux au niveau du sein avaient été proposés il y a une vingtaine d’années, mais n’avaient pas connu une large diffusion car des éléments techniques et conceptuels manquaient, et certains avaient exprimé des doutes sur les possibilités de surveillance du sein après ces transfert graisseux.
La technique de transfert graisseux au niveau du sein, est actuellement une technique reconnue d’une grande efficacité. Pour être pratiquée de façon conforme aux données avérées de la science, elle doit être réalisée en milieu chirurgical, par un chirurgien plasticien ou par un chirurgien formé spécifiquement pour cette technique. La pratique de cette technique en dehors du cadre chirurgical précédemment défini est considérée comme dangereuse pour les patientes.
Bien qu’il soit désormais clairement établi que, comme dans toute chirurgie du sein, esthétique ou non (exérèse de tumeur bénigne ou maligne, chirurgie de réduction mammaire, plastie d’augmentation… ) des calcifications peuvent apparaître (liées à la cicatrisation tissulaire), ces calcifications (macro et microcalcifications) sont différentes de celles observées dans les cancers du sein, et ne posent pas de problèmes de diagnostic pour les radiologues expérimentés. D’ailleurs, le traitement conservateur lui-même entraîne la formation de calcifications bénignes dans environ 30% des cas.
En outre, les techniques modernes de transfert de graisse permettent une répartition harmonieuse des greffons adipocytaires, rendant le risque de formation de kyste huileux ou de mauvaise prise (cytostéatonécrose) plus limité.
Actuellement, on peut considérer qu’un lipomodelage du sein, fait selon les règles de l’art par un chirurgien plasticien expérimenté dans ce domaine, n’entraîne pas de difficulté diagnostique particulière pour un radiologue expérimenté en imagerie du sein.

En revanche, si le transfert de graisse ne peut pas provoquer un cancer du sein, il n’en empêchera pas la survenue, si celui-ci devait apparaître.

Le risque de récidive locale après traitement conservateur d’un cancer du sein est d’environ 1,5 % par an. A 5 ans, cela fait 7,5% de risque, alors que la patiente qui consulte pense être guérie. Il est important que la patiente connaisse ce risque et qu’elle sache qu’habituellement, en cas de récidive de traitement conservateur, une mastectomie est le plus souvent nécessaire, avec ou sans reconstruction immédiate. Si une reconstruction immédiate est proposée, elle fait appel généralement à un lambeau musculaire de grand dorsal, à cause des antécédents de radiothérapie. La patiente doit ainsi comprendre que toutes les précautions doivent être prises pour limiter le risque de coïncidence entre la survenue d’un cancer et le lipomodelage (bilan strict fait avant l’intervention de lipomodelage par un radiologue spécialisé en imagerie du sein; bilan strict à 1 an, puis répété à 2 ans, voire 3 ans). Dans cet esprit, la patiente demandant un lipomodelage des seins, s’engage à faire réaliser le bilan pré-opératoire d’imagerie du sein (mammographie, échographie et si besoin IRM) et surtout s’engage à faire réaliser les examens de référence (mammographie, échographie) à 1 an, 2 ans, voire 3 ans en fonction des recommandations du radiologue spécialisé.

La technique de lipomodelage n’est pas pratiquée si la maladie du sein est évolutive et si les images radiologiques sont trop difficiles à interpréter (microcalcifications nombreuses, sein très dense, … ). Chaque cas est à discuter, en tenant compte des recommandations du radiologue.
Le transfert de graisse dans le sein doit être considéré comme une véritable intervention chirurgicale, qui doit être réalisée par un Chirurgien Plasticien compétent et qualifié, formé spécifiquement à ce type de technique et exerçant dans un contexte réellement chirurgical. En fonction des séquelles, d’autres gestes peuvent être nécessaires et sont associés dans le même temps opératoire.
Les interventions réparatrices de ces séquelles sont prises en charge par l’assurance-maladie.
Un délai d’au moins deux ans est habituellement requis entre la fin des traitements et le transfert graisseux.

Avant l’intervention


Le projet thérapeutique est élaboré conjointement entre la patiente et le chirurgien.

En particulier sera abordé le bénéfice esthétique escompté, les limites de la technique en terme de gain de volume, les avantages, inconvénients et contre-indications.
Dans le traitement des séquelles de sein conservé, plusieurs interventions sont parfois nécessaires : notamment en cas de «creux» très prononcé, de cicatrice très «rétractée», ou de perte glandulaire importante. Successivement, les transferts graisseux seront déposés dans les zones difficiles et permettront de combler cette perte.

Une étude minutieuse clinique et photographique est réalisée.

  • Un bilan radiologique précis est réalisé par un radiologue spécialisé en imagerie du sein et connaissant les particularités radiologiques des seins ayant bénéficié d’un lipomodelage. Si
    possible, ce sera ce même radiologue qui réalisera les examens de référence qu’il est nécessaire de faire réaliser à distance de l’intervention.
  • Un bilan pré-opératoire habituel est réalisé conformément aux prescriptions.
  • Le médecin-anesthésiste sera vu en consultation au plus tard 48 heures avant l’intervention.
  • Aucun médicament contenant de l’aspirine ou un anti­ inflammatoire ne devra être pris dans les 15 jours précédant l’intervention.

Type d’anesthésie et modalités d’hospitalisation


I
Type d'anesthésie

Le lipomodelage du sein conservé est habituellement réalisé sous anesthésie générale car dans le même temps opératoire, plusieurs gestes peuvent être associés et plusieurs sites anatomiques sont concernés:

  • les zones de prélèvements (fesses, hanches, abdomen ou culotte de cheval, face interne des genoux).
  • le ou les seins.
I
Modalités d'hospitalisation

Le lipomodelage seul nécessite une hospitalisation courte, d’environ 12 à 24 heures.

L’intervention


Chaque chirurgien adopte une technique qui lui est propre et qu’il adapte à chaque cas pour obtenir les meilleurs résultats. Toutefois, on peut retenir des principes de base communs:

  • Le chirurgien commence par procéder à un repérage précis des zones de prélèvement de la graisse, ainsi que des sites receveurs. Le choix de ces zones de prélèvement est fonction des zones d’excès de graisse et des désirs de la patiente, car ce prélèvement permet une amélioration appréciable des zones considérées, en réalisant une véritable lipoaspiration des excédents graisseux. Le choix des sites de prélèvement est également fonction de la quantité de graisse jugée nécessaire, et des sites de prélèvement disponibles.
  • Le prélèvement du tissu graisseux est effectué de façon atraumatique, par de petites incisions cachées dans les plis naturels, à l’aide d’une fine canule d’aspiration (technique dérivée de celle de la lipoaspiration).On procède ensuite à une centrifugation, de manière à séparer les cellules graisseuses intactes, qui seront greffées, des éléments qui ne sont pas greffables (sérosités, huile).
  • Le transfert du tissu graisseux se fait à partir d’incisions de 1 à 2 mm à l’aide de micro-canules. On procède ainsi au transfert de micro-particules de graisse dans différents plans (du plan des côtes jusqu’à la peau),selon de nombreux trajets indépendants (réalisation d’un véritable réseau tridimensionnel), afin d’augmenter la surface de contact entre les cellules implantées et les tissus receveurs, ce qui assurera au mieux la survie des cellules adipeuses greffées et donc la « prise de la greffe ». Une surcorrection est nécessaire, si elle est possible, pour pallier cette prise partielle.
  • Dans la mesure où il s’agit d’une véritable greffe de cellules vivantes(dont la prise est estimée à 60à 70% selon les patientes), les cellules greffées resteront vivantes. Le lipomodelage est donc une technique définitive puisque les cellules adipeuses ainsi greffées vivront aussi longtemps que les tissus qui se trouvent autour d’elles. En revanche, l’évolution de ces cellules graisseuses se fait selon l’adiposité de la patiente (si la patiente maigrit, le volume apporté diminuera). Dans le cas des séquelles de traitement conservateur, il est préférable que la patiente soit d’un poids plutôt inférieur à son poids habituel.

La durée de l’intervention est fonction du nombre de sites donneurs, de la quantité de graisse à transférer, et d’un éventuel changement de position. Elle peut varier de 1 heure à 2 heures selon les cas, parfois plus, si d’autres gestes sont associés.

Après l’intervention : les suites opératoires


Dans les suites opératoires, les douleurs sont en règle générale modérées, mais elles peuvent être transitoirement assez marquées au niveau des zones de prélèvement. Un gonflement des tissus (œdème) au niveau des sites de prélèvement et au niveau des seins apparaît pendant les 48 heures suivant l’intervention, et mettra en général 3 à 4 mois à se résorber. Des ecchymoses (bleus) apparaissent dans les premières heures au niveau des zones de prélèvement de graisse: elles se résorbent dans un délai de 1O à 20 jours après l’intervention. Une certaine fatigue peut être ressentie pendant une à deux semaines, surtout en cas de prélèvement graisseux et de liposuccion importante.

Il convient de ne pas exposer au soleil ou aux U.V. les régions opérées avant 4 semaines au moins, ce qui impliquerait le risque de pigmentation cutanée. Après résorption des phénomènes d’œdème et d’ecchymoses, le résultat commence à apparaître dans un délai de 1 mois après l’intervention, mais le résultat final nécessite 3 à 6 mois.

Le résultat


En termes de volume, le résultat est apprécié dans un délai de 3 à 6 mois après l’intervention. Il est d’autant plus souvent satisfaisant que la séquelle était modérée et globale.

A plus long terme, des effets positifs sur la qualité de la peau mammaire irradiée sont remarqués : amélioration de la souplesse, disparition des colorations ocres et partiellement des télengiectasies (dilatations capillaires).

La silhouette est également améliorée grâce à la lipoaspiration des zones de prélèvement (hanches, abdomen, culotte de cheval, genoux).

La stabilité du résultat est dépendante d’un maintien pondéral strict.

Les imperfections du résultat


Dans certains cas difficiles, l’insuffisance de résultat est prévisible avant l’intervention et une deuxième, voire une troisième, séance de lipomodelage sont nécessaires et envisageables au moins 3 à 4 mois plus tard.
Le nombre de séances n’est pas limité, sauf par le bon sens, et par les quantités de graisse disponibles pouvant faire l’objet de prélèvement.

Dans quelques cas, des imperfections localisées peuvent être observées (sans qu’elles ne constituent de réelles complications) : hypo-correction localisée, asymétrie légère, irrégularités. Elles sont alors accessibles à un traitement complémentaire: lipomodelage sous simple anesthésie locale, à partir du 6ème mois post-opératoire.

Les complications envisageables


Un transfert graisseux constitue une véritable intervention chirurgicale, ce qui implique les risques inhérents à tout acte médical aussi minime soit-il.
Cet acte reste notamment soumis aux aléas liés aux tissus vivants dont les réactions ne sont jamais entièrement prévisibles.
Il faut distinguer les complications liées à l’anesthésie de celles liées au geste chirurgical.
En ce qui concerne l’anesthésie, lors de la consultation, le médecin anesthésiste informera lui-même la patiente des risques anesthésiques. Il faut savoir que l’anesthésie induit dans l’organisme des réactions parfois imprévisibles, et plus ou moins faciles à maîtriser: le fait d’avoir recours à un Anesthésiste compétent, exerçant dans un contexte réellement chirurgical, fait que les risques encourus sont devenus statistiquement presque négligeables. Il faut savoir, en effet, que les techniques, les produits anesthésiques et les méthodes de surveillance ont fait d’immenses progrès ces vingt dernières années, offrant une sécurité optimale, surtout quand l’intervention est réalisée en dehors de l’urgence et chez une personne en bonne santé.

En ce qui concerne le geste chirurgical : en choisissant un Chirurgien Plasticien qualifié et compétent, formé à ce type d’intervention, vous limitez au maximum ces risques, sans toutefois les supprimer complètement.

En fait, les vraies complications sont rares après un lipomodelage de qualité: une grande rigueur dans la pose de l’indication, et dans la réalisation chirurgicale est de mise, pour assurer en pratique, une prévention efficace et réelle.

L’infection est normalement prévenue par la prescription d’un traitement antibiotique per-opératoire. En cas de survenue (rare), elle sera traitée par antibiothérapie, glace, et en enlevant le point situé en regard de la zone enflammée. La résolution se fait alors en une dizaine de jours, habituellement sans conséquence importante sur le résultat final.

Un pneumothorax peut survenir exceptionnellement, et doit alors faire l’objet d’un traitement spécifique si il est important (drainage). Une lésion des organes sous-jacents intra-thoraciques (cœur, vaisseaux) est en théorie possible, mais n’a jamais été constatée dans le cadre d’une pratique normale, réalisée par un chirurgien formé à cette technique.

Des zones plus fermes (dites de cytostéatonécrose) peuvent apparaître de façon rare. Ces zones diminuent progressivement de taille en quelques mois, et s’assouplissent lentement. Dans le cas contraire, en cas d’augmentation progressive vous devez en parler à votre chirurgien, qui jugera de l’opportunité de faire réaliser des examens complémentaires, habituellement non nécessaires avant le bilan annuel.

Puisque le tissu graisseux déposé reste vivant, il est soumis naturellement aux variations de poids. En cas d’amaigrissement très important, le volume des seins diminuera. A contrario, en cas de prise de poids importante les seins peuvent augmenter de volume. Une certaine stabilité pondérale est donc recommandée afin de pérenniser la stabilité du résultat.

Enfin, il faut savoir que seul le recul dans le temps apportera la certitude absolue qu’un tel traitement ne peut favoriser ou être à l’origine d’une quelconque pathologie mammaire. A cet égard, la SOFCPRE recommande que la patiente s’engage à faire réaliser un bilan d’imagerie de référence un an après cette intervention, si possible par le même radiologue, puis à rester sous surveillance médicale régulière.

Au total, il ne faut pas surévaluer les risques, mais simplement prendre conscience qu’une intervention chirurgicale comporte toujours une petite part d’aléas.
Le recours à un Chirurgien Plasticien qualifié, formé à ce type d’interventions, vous assure que celui-ci a bien la formation et la compétence requises pour savoir éviter au maximum ces complications; et, si elles survenaient, les traiter efficacement.

Enfin, il faut savoir que seul le recul dans le temps apportera la certitude qu’un tel traitement ne peut favoriser ou être à l’origine d’une quelconque pathologie mammaire. A cet égard, la SOFCPRE recommande que la patiente s’engage à faire réaliser un bilan d’imagerie de référence un an après cette intervention, si possible par le même radiologue, puis à rester sous surveillance médicale régulière.

Au total, il ne faut pas surévaluer les risques, mais simplement prendre conscience qu’un acte médico-chirurgical même apparemment simple, comporte toujours une petite part d’aléas.
Le recours à un praticien qualifié vous assure que celui-ci a la formation et les compétences requises pour savoir éviter ces complications, où les traiter efficacement le cas échéant.

la question du tabac

Les données scientifiques sont, à l’heure actuelle, unanimes quant aux effets néfastes de la consommation tabagique dans les semaines entourant une intervention chirurgicale. Ces effets sont multiples et peuvent entrainer des compli­cations cicatricielles majeures, des échecs de la chirurgie et favoriser l’infection des matériels implantables (ex : implants mammaires).
Pour les interventions comportant un décollement cutané tel que l’abdominoplastie, les chirurgies mammaires ou encore le lifting cervico-facial, le tabac peut aussi être à l’origine de graves complications cutanées. Hormis les risques directement en lien avec le geste chirurgical, le tabac peut-être responsable de complications respiratoires ou cardiaques durant l’anesthésie.
Dans cette optique, la communauté des chirurgiens plasticiens s’accorde sur une demande d’arrêt complet du tabac au moins un mois avant l’intervention puis jusqu’à cicatrisation (en général 15 jours après l’intervention). La cigarette électronique doit être considérée de la même manière.
Si vous fumez, parlez-en à votre chirurgien et à votre anesthésiste. Une prescription de substitut nicotinique pourra ainsi vous être proposée. Vous pouvez également obtenir de l’aide auprès de Tabac-lnfo-Service (3989) pour vous orienter vers un sevrage tabagique ou être aidé par un tabacologue.
Le jour de l’intervention, au moindre doute, un test ni­cotinique urinaire pourrait vous être demandé et en cas de positivité, l’intervention pourrait être annulée par le chirurgien.

Réintervention ou reprise chirurgicale après une intervention de chirurgie plastique

Définition, objectifs et principes La réintervention ou reprise chirurgicale après une intervention de chirurgie plastique peut faire suite soit à un geste de chirurgie reconstructrice pris en charge par l'Assurance Maladie, soit à un geste de...

Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique en ambulatoire

Introduction L'hospitalisation ambulatoire est définie par une prise en charge dont la durée est inférieure ou égale à 12 heures (décret n°2012-969 du 20 août 2012 du Code de la Santé Publique).En pratique, cela correspond à une hospitalisation...

Prévention et gestion des complications infectieuses en chirurgie plastique reconstructrice et esthétique

Le risque «zéro» est impossible à envisager dans les suites de toute intervention chirurgicale. Les interventions de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique ne sont donc pas exemptes d'un risque d'infection. Ce risque est souvent lié à la...

Tabac et chirurgie plastique

Introduction En France, environ 11 millions de patients bénéficient chaque année d'une anesthésie dont près de 30% de fumeurs, soit plus de 3 millions de personnes. Or, la fumée du tabac inhibe très fortement les processus de réparation tissulaire...

Chirurgie des tumeurs cutanées

Définition Les tumeurs (ou lésions) cutanées sont des taches ou des excroissances de la peau, de taille, de forme et de couleur variables. Elles peuvent se situer sur l'ensemble de la face ou du corps. Chaque type cellulaire contenu dans la peau est...

Chirurgie cutanée correction des cicatrices la cicatrisation

Définition Une cicatrice est la partie visible résiduelle d'une lésion du derme après que le tissu se soit réparé, suite à une incision au cours d'une opération ou après une blessure.La cicatrisation fait partie intégrante du processus de guérison. A...

Mastectomies prophylactiques pour haut risques mammaire

Définition Les gènes BRCA 1 et 2 tirent leur nom de l'expression anglaise Breast (BR) Cancer (CA). Ces gênes BRCA sont des gênes anti-cancer, si bien que leur mutation entraîne un haut risque de développer un cancer du sein et de l'ovaire. Ainsi,...

Transfert graisseux pour la correction des séquelles du traitement conservateur du cancer du sein

Définition, objectifs et principes On définit le traitement « conservateur» du cancer du sein par l'association d'un geste chirurgical (exérèse de la zone glandulaire concernée par la tumeur:« tumorectomie » ou « zonectomie », associé très souvent à...

Reconstruction plaque aerolo mamelonnaire

Définition La mastectomie ou mammectomie (les termes sont synonymes) correspond à l'ablation de la glande mammaire, d'un fuseau de peau et de l'aréole. Elle reste malheureusement nécessaire dans certaines formes de cancer du sein. Une demande de...

Invagination du mamelon

Définition Le mamelon correspond à la zone d'émergence des canaux galactophoriques au centre du sein et de l'aréole. Il réalise un relief et permet la lactation. Ce relief se marque sous l'effet d'une stimulation par contraction du muscle...

Reconstruction plaque aerolo mamelonnaire

Reconstruction plaque aerolo mamelonnaire

Accueil - Seins - Page 2

Définition


La mastectomie ou mammectomie (les termes sont synonymes) correspond à l’ablation de la glande mammaire, d’un fuseau de peau et de l’aréole. Elle reste malheureusement nécessaire dans certaines formes de cancer du sein.
Une demande de reconstruction mammaire est tout à fait légitime après mastectomie.

Cette reconstruction est prise en charge par l’Assurance­ maladie.

Après avoir reconstruit le volume et la forme du sein, il est souhaitable de proposer une reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire (aréole + mamelon) afin de restaurer complètement ce symbole de féminité qu’est le sein.

Objectifs


L’intervention chirurgicale a pour but de reconstruire une aréole colorée ainsi qu’un relief central comme mamelon.

Alternatives


Cette reconstruction simple permet toutefois de mieux intégrer le sein reconstruit dans son schéma psychologique personnel.

La reconstruction aréolaire n’est jamais obligatoire et certaines femmes se satisfont de la reconstruction d’un volume. La reconstruction de l’aréole et du mamelon reste un choix personnel.

Principes


L’opération peut être réalisée lorsque le volume du sein reconstruit est considéré comme stabilisé.

I
Il existe plusieurs techniques de reconstruction de l'aréole:
  • La greffe de peau totale
    La peau est idéalement prélevée au niveau du sillon génito­ crural (pli de l’aine) car à ce niveau elle est naturellement pigmentée et apparaît brune quand on la greffe au niveau de la région du sein. Cette pigmentation n’est pas toujours suffisante pour reproduire la couleur de l’aréole controlatérale mais le résultat apparaît souvent durable et naturel. Une dépigmentation secondaire peut aussi être observée. Cette greffe peut être secondairement tatouée si nécessaire.
    On peut aussi utiliser la moitié périphérique de l’aréole de l’autre sein si un geste chirurgical est réalisé au niveau du sein controlatéral.
  • Le tatouage
    C’est la technique la plus simple qui consiste à introduire dans le derme, un pigment stérile. Ces tatouages nécessitent une séance complémentaire s’ils s’atténuent avec le temps.
I
Il existe également plusieurs techniques pour reconstruire le mamelon dont :
  • La greffe controlatérale
    C’est la technique de choix si le mamelon est suffisamment projeté et généreux: on en prélève une partie pour la greffer de l’autre côté. Ce geste ne laisse quasiment pas de trace et n’altère pas la sensibilité aréolaire.
  • Les lambeaux locaux
    Un lambeau local de peau est prélevé et enroulé sur lui-même restaurant un relief mamelonnaire central. La cicatrice de prélèvement est dissimulée sous une greffe de peau ou un tatouage qui reconstruit l’aréole.

Avant l’intervention


Il n’est pas nécessaire d’effectuer un nouveau bilan opératoire sauf si une intervention plus invasive est associée.
Une nouvelle consultation d’anesthésie, 48 heures au minimum avant l’intervention, n’est obligatoire que si l’on envisage une sédation légère ou si l’on associe à la reconstruction aréolaire un geste plus invasif nécessitant une anesthésie générale.

Aucun médicament contenant de l’Aspirine ne devra être pris dans les 1O jours précédant l’intervention.

 

Type d’anesthésie et modalités d’hospitalisation


I
Type d'anesthésie

Il s’agit d’une anesthésie locale simple, sauf si l’on réalise un geste associé. Une sédation peut être proposée aux patientes les plus inquiètes.

I
Modalités d'hospitalisation

Ce geste est réalisé le plus souvent en ambulatoire. Une hospitalisation n’est envisagée que si l’on associe à la reconstruction aréolaire un geste plus invasif nécessitant une anesthésie générale.

L’intervention


L’intervention dure en général 1/2 heure. En fin d’intervention, un pansement léger est confectionné.

Les suites opératoires


Les suites opératoires sont simples et ne nécessitent pas d’arrêt de travail. Les douleurs sont le plus souvent modérées et rapidement calmées par les antalgiques usuels.
En cas de greffe, si un bourdonnet est réalisé (petite boule de compresses grasses appliquées fermement sur la greffe), celui-ci sera ôté par le chirurgien au bout de cinq à sept jours.
Les autres pansements peuvent être réalisés par la patiente elle-même : pansement de compresses grasses appliquées sur la greffe de peau chaque jour.
Au premier pansement, les greffes ont parfois un aspect très blanc (exsangue); cette coloration évolue rapidement vers un aspect violacé saignotant légèrement. Des croûtes sont possibles. Un aspect plus favorable (greffe rosée) apparaît dans les semaines suivantes.
Les fils de suture seront retirés au 21ème jour.
On conseille d’attendre la cicatrisation avant de mouiller la greffe (douches prudentes).

Le résultat


Après cicatrisation une aréole rosée et bien assouplie rend au sein son aspect naturel et complet, la poitrine redevenant symbole de féminité.

Le but de cette chirurgie est d’apporter une nette amélioration sans toutefois pouvoir prétendre à la perfection. Si vos souhaits sont réalistes,le résultat obtenu devrait vous donner une grande satisfaction.

Les imperfections du résultat


L’aréole reconstruite a perdu toute possibilité de contraction (différence de taille) et sa sensibilité érogène.
Il existe souvent une différence de couleur entre les deux aréoles. De plus, les tatouages ont souvent tendance à s’atténuer mais leur renouvellement est toujours possible.

Il est malheureusement impossible de reconstituer un sein parfaitement symétrique à l’autre.

Les complications envisageables


Les complications de la reconstruction aréolaire sont en fait rares.
Cet acte reste cependant soumis aux aléas liés aux tissus vivants dont les réactions ne sont jamais entièrement prévisibles.
L’échec de la prise de greffe est toujours possible. Dans ce cas, une nouvelle greffe de peau peut être à nouveau tentée.
Une déformation cicatricielle est parfois observée au niveau de la zone donneuse.
Au total il ne faut pas surévaluer les risques et dans la très grande majorité des cas, cette intervention de chirurgie reconstructrice correctement réalisée, donnera un résultat très appréciable, même si la rançon cicatricielle reste inévitable.

Le recours à un Chirurgien Plasticien qualifié vous assure que celui-ci a la formation et a la compétence requises pour savoir limiter le risque de complications, ou les traiter efficacement le cas échéant.

la question du tabac

Les données scientifiques sont, à l’heure actuelle, unanimes quant aux effets néfastes de la consommation tabagique dans les semaines entourant une intervention chirurgicale. Ces effets sont multiples et peuvent entrainer des compli­cations cicatricielles majeures, des échecs de la chirurgie et favoriser l’infection des matériels implantables (ex : implants mammaires).
Pour les interventions comportant un décollement cutané tel que l’abdominoplastie, les chirurgies mammaires ou encore le lifting cervico-facial, le tabac peut aussi être à l’origine de graves complications cutanées. Hormis les risques directement en lien avec le geste chirurgical, le tabac peut-être responsable de complications respiratoires ou cardiaques durant l’anesthésie.
Dans cette optique, la communauté des chirurgiens plasticiens s’accorde sur une demande d’arrêt complet du tabac au moins un mois avant l’intervention puis jusqu’à cicatrisation (en général 15 jours après l’intervention). La cigarette électronique doit être considérée de la même manière.
Si vous fumez, parlez-en à votre chirurgien et à votre anesthésiste. Une prescription de substitut nicotinique pourra ainsi vous être proposée. Vous pouvez également obtenir de l’aide auprès de Tabac-lnfo-Service (3989) pour vous orienter vers un sevrage tabagique ou être aidé par un tabacologue.
Le jour de l’intervention, au moindre doute, un test ni­cotinique urinaire pourrait vous être demandé et en cas de positivité, l’intervention pourrait être annulée par le chirurgien.

Réintervention ou reprise chirurgicale après une intervention de chirurgie plastique

Définition, objectifs et principes La réintervention ou reprise chirurgicale après une intervention de chirurgie plastique peut faire suite soit à un geste de chirurgie reconstructrice pris en charge par l'Assurance Maladie, soit à un geste de...

Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique en ambulatoire

Introduction L'hospitalisation ambulatoire est définie par une prise en charge dont la durée est inférieure ou égale à 12 heures (décret n°2012-969 du 20 août 2012 du Code de la Santé Publique).En pratique, cela correspond à une hospitalisation...

Prévention et gestion des complications infectieuses en chirurgie plastique reconstructrice et esthétique

Le risque «zéro» est impossible à envisager dans les suites de toute intervention chirurgicale. Les interventions de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique ne sont donc pas exemptes d'un risque d'infection. Ce risque est souvent lié à la...

Tabac et chirurgie plastique

Introduction En France, environ 11 millions de patients bénéficient chaque année d'une anesthésie dont près de 30% de fumeurs, soit plus de 3 millions de personnes. Or, la fumée du tabac inhibe très fortement les processus de réparation tissulaire...

Chirurgie des tumeurs cutanées

Définition Les tumeurs (ou lésions) cutanées sont des taches ou des excroissances de la peau, de taille, de forme et de couleur variables. Elles peuvent se situer sur l'ensemble de la face ou du corps. Chaque type cellulaire contenu dans la peau est...

Chirurgie cutanée correction des cicatrices la cicatrisation

Définition Une cicatrice est la partie visible résiduelle d'une lésion du derme après que le tissu se soit réparé, suite à une incision au cours d'une opération ou après une blessure.La cicatrisation fait partie intégrante du processus de guérison. A...

Mastectomies prophylactiques pour haut risques mammaire

Définition Les gènes BRCA 1 et 2 tirent leur nom de l'expression anglaise Breast (BR) Cancer (CA). Ces gênes BRCA sont des gênes anti-cancer, si bien que leur mutation entraîne un haut risque de développer un cancer du sein et de l'ovaire. Ainsi,...

Transfert graisseux pour la correction des séquelles du traitement conservateur du cancer du sein

Définition, objectifs et principes On définit le traitement « conservateur» du cancer du sein par l'association d'un geste chirurgical (exérèse de la zone glandulaire concernée par la tumeur:« tumorectomie » ou « zonectomie », associé très souvent à...

Reconstruction plaque aerolo mamelonnaire

Définition La mastectomie ou mammectomie (les termes sont synonymes) correspond à l'ablation de la glande mammaire, d'un fuseau de peau et de l'aréole. Elle reste malheureusement nécessaire dans certaines formes de cancer du sein. Une demande de...

Invagination du mamelon

Définition Le mamelon correspond à la zone d'émergence des canaux galactophoriques au centre du sein et de l'aréole. Il réalise un relief et permet la lactation. Ce relief se marque sous l'effet d'une stimulation par contraction du muscle...

Invagination du mamelon

Invagination du mamelon

Accueil - Seins - Page 2

Définition


Le mamelon correspond à la zone d’émergence des canaux galactophoriques au centre du sein et de l’aréole. Il réalise un relief et permet la lactation. Ce relief se marque sous l’effet d’une stimulation par contraction du muscle mamillaire.
La projection mamelonnaire est en moyenne de 3 à 7 mm.
Ce relief mamelonnaire peut être peu marqué, inexistant voire ombiliqué. On parle alors de mamelon invaginé.
Ces altérations physiques parfois majeures, ainsi que la souffrance psychique induite, confèrent une finalité thérapeutique à cet acte chirurgical réparateur.
Si elles existent, les conditions de prise en charge par l’Assurance Maladie vous seront précisées par votre chirurgien.

Objectifs


L’intervention chirurgicale a pour but de reconstituer un relief central au mamelon.
L’objectif est purement morphologique mais en aucun cas fonctionnel dans le but d’allaiter : en effet, l’intervention ne vise pas à améliorer une future lactation.
La cure d’invagination mamelonaire peut être proposée dans certains cas d’infection du sein, à distance de l’épisode infectieux et après que la patiente ait arrêté le tabac.

Alternative


La reconstruction d’un relief mamelonnaire n’est pas obligatoire ni d’un point de vue morphologique ni d’un point de vue fonctionnel.
Certaines invaginations s’atténuent pendant la période de grossesse. Par ailleurs, l’usage de « bout de seins » en silicone peut faciliter la lactation.

Principes


L’invagination du mamelon résulte d’une brièveté des canaux galactophoriques et des cloisons fibreuses interlobulaires.
L’intervention sectionne ces canaux en profondeur sous le mamelon pour permettre son émergence.
La voie d’abord est limitée à l’intérieur ou en périphérie du mamelon.
Une suture profonde diminue l’espace mort et l’effet de cicatrisation en rétraction, source de récidive.
Des plasties locales autour du mamelon participent à créer un anneau cutané qui projette le mamelon.
Certains associent des pansements assurant une traction sur le mamelon pendant quelques jours.

Avant l’intervention


Aucun médicament contenant de l’aspirine ne devra être pris les 1o jours précédant l’intervention.

Type d’anesthésie et modalités d’hospitalisation


Ce geste est réalisé sous anesthésie locale simple éventuellement associée à une sédation pour les patientes les plus inquiètes. Cette intervention est réalisée le plus souvent en chirurgie ambulatoire.

L’intervention


Il existe plusieurs types de techniques chirurgicales pour traiter une invagination du mamelon et votre chirurgien choisira celle qu’il juge la plus appropriée: dans tous les cas, cette intervention laisse une rançon cicatricielle mimine et en général très peu visible au sein de cette peau pigmentée.
L’intervention dure de 30 à 60 minutes. Un pansement simple ou avec traction du mamelon est confectionné.

Après l’intervention : les suites opératoires


Des pansements sont à prévoir pendant une quinzaine de jours après l’intervention jusqu’à l’ablation des fils. Les douleurs sont calmées par antalgiques classiques.

Le résultat


La projection finale du mamelon s’apprécie à environ 1 an avec la stabilisation des phénomènes rétractiles. Il faut bien comprendre que la cure de l’invagination ne peut faire sortir que le mamelon qui existe : ainsi, un mamelon court invaginé donnera après intervention un mamelon court
« désinvaginé ». Les cicatrices sont le plus souvent limitées et peu visibles.

Les imperfections de résultat


Elles portent essentiellement sur:

  • Le degré de projection du mamelon qui peut êtreamélioré sans être totalement normalisé
  • La qualité des cicatrices péri-mamelonnaires en zone aréolaire (légère dyschromie cicatricielle).

Les complications envisageables


Une cure d’invagination du mamelon, bien que réalisée pour des modifications essentiellement esthétiques, n’en reste pas moins une véritable intervention chirurgicale, ce qui implique les risques inhérents à tout acte médical, aussi minime soit-il.
Cet acte reste notamment soumis aux aléas liés aux tissus vi­vants dont les réactions ne sont jamais entièrement prévisibles.
Les suites opératoires sont en général simples au décours d’une cure d’invagination du mamelon. Toutefois, des complications peuvent survenir, certaines d’ordre général, inhérentes à tout acte chirurgical, d’autres loco-régionales plus spécifiques de la cure d’invagination du mamelon.
Il convient de distinguer les complications liées à l’anesthésie de celles liées au geste chirurgical.
En ce qui concerne l’anesthésie, lors de la consultation pré-opératoire obligatoire, le médecin anesthésiste informera lui-même le patient des risques anesthésiques. Il faut savoir que l’anesthésie induit dans l’organisme des réactions parfois imprévisibles, et plus ou moins faciles à maîtriser: le fait d’avoir recours à un anesthésiste compétent, exerçant dans un contexte réellement chirurgical, fait que les risques encourus sont devenus statistiquement extrêmement faibles. Il faut en effet garder à l’esprit que les techniques, les produits anesthésiques et les méthodes de surveillance ont fait d’immenses progrès ces trente dernières années, offrant aujourd’hui une sécurité optimale, surtout quand l’intervention est réalisée en dehors de l’urgence chez une personne en bonne santé.
En ce qui concerne le geste chirurgical, en choisissant un Chirurgien Plasticien qualifié et compétent, formé à ce type d’interventions, vous limitez au maximum ces risques, sans toutefois les supprimer complètement.
En pratique, la grande majorité des cures d’invagination du mamelon réalisées dans les règles se passe sans aucun pro­blème. Les suites opératoires sont simples et les patientes sont pleinement satisfaites de leur résultat. Pourtant, parfois, des complications peuvent malgré tout survenir:

  • La nécrose totale du mamelon est rare mais possible en cas de section et de traction importante. La cicatrisation re­nouvelle alors l’aspect invaginé initial.
  • La récidive des phénomènes d’invagination dans des délais et des proportions variables.
  • Les troubles de la sensibilité du mamelon à type d’hypo ou plus rarement d’hyperesthésie(il conviendra de bien rééduquer la sensibilité mamelonnaire pour diminuer ces dysesthésies).
  • L’acutisation de phénomènes kystiques chez des patientes prédisposées aux ectasies galactophoriques.

Au total, il ne faut pas surévaluer les risques mais simplement prendre conscience qu’une intervention chirurgicale, même apparemment simple, comporte toujours une petite part d’aléas.

Le recours à un Chirurgien Plasticien qualifié vous assure que celui-ci a la formation et la compétence requises pour savoir éviter ces complications, ou les traiter efficacement le cas échéant.

la question du tabac

Les données scientifiques sont, à l’heure actuelle, unanimes quant aux effets néfastes de la consommation tabagique dans les semaines entourant une intervention chirurgicale. Ces effets sont multiples et peuvent entrainer des compli­cations cicatricielles majeures, des échecs de la chirurgie et favoriser l’infection des matériels implantables (ex : implants mammaires).
Pour les interventions comportant un décollement cutané tel que l’abdominoplastie, les chirurgies mammaires ou encore le lifting cervico-facial, le tabac peut aussi être à l’origine de graves complications cutanées. Hormis les risques directement en lien avec le geste chirurgical, le tabac peut-être responsable de complications respiratoires ou cardiaques durant l’anesthésie.
Dans cette optique, la communauté des chirurgiens plasticiens s’accorde sur une demande d’arrêt complet du tabac au moins un mois avant l’intervention puis jusqu’à cicatrisation (en général 15 jours après l’intervention). La cigarette électronique doit être considérée de la même manière.
Si vous fumez, parlez-en à votre chirurgien et à votre anesthésiste. Une prescription de substitut nicotinique pourra ainsi vous être proposée. Vous pouvez également obtenir de l’aide auprès de Tabac-lnfo-Service (3989) pour vous orienter vers un sevrage tabagique ou être aidé par un tabacologue.
Le jour de l’intervention, au moindre doute, un test ni­cotinique urinaire pourrait vous être demandé et en cas de positivité, l’intervention pourrait être annulée par le chirurgien.

Réintervention ou reprise chirurgicale après une intervention de chirurgie plastique

Définition, objectifs et principes La réintervention ou reprise chirurgicale après une intervention de chirurgie plastique peut faire suite soit à un geste de chirurgie reconstructrice pris en charge par l'Assurance Maladie, soit à un geste de...

Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique en ambulatoire

Introduction L'hospitalisation ambulatoire est définie par une prise en charge dont la durée est inférieure ou égale à 12 heures (décret n°2012-969 du 20 août 2012 du Code de la Santé Publique).En pratique, cela correspond à une hospitalisation...

Prévention et gestion des complications infectieuses en chirurgie plastique reconstructrice et esthétique

Le risque «zéro» est impossible à envisager dans les suites de toute intervention chirurgicale. Les interventions de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique ne sont donc pas exemptes d'un risque d'infection. Ce risque est souvent lié à la...

Tabac et chirurgie plastique

Introduction En France, environ 11 millions de patients bénéficient chaque année d'une anesthésie dont près de 30% de fumeurs, soit plus de 3 millions de personnes. Or, la fumée du tabac inhibe très fortement les processus de réparation tissulaire...

Chirurgie des tumeurs cutanées

Définition Les tumeurs (ou lésions) cutanées sont des taches ou des excroissances de la peau, de taille, de forme et de couleur variables. Elles peuvent se situer sur l'ensemble de la face ou du corps. Chaque type cellulaire contenu dans la peau est...

Chirurgie cutanée correction des cicatrices la cicatrisation

Définition Une cicatrice est la partie visible résiduelle d'une lésion du derme après que le tissu se soit réparé, suite à une incision au cours d'une opération ou après une blessure.La cicatrisation fait partie intégrante du processus de guérison. A...

Mastectomies prophylactiques pour haut risques mammaire

Définition Les gènes BRCA 1 et 2 tirent leur nom de l'expression anglaise Breast (BR) Cancer (CA). Ces gênes BRCA sont des gênes anti-cancer, si bien que leur mutation entraîne un haut risque de développer un cancer du sein et de l'ovaire. Ainsi,...

Transfert graisseux pour la correction des séquelles du traitement conservateur du cancer du sein

Définition, objectifs et principes On définit le traitement « conservateur» du cancer du sein par l'association d'un geste chirurgical (exérèse de la zone glandulaire concernée par la tumeur:« tumorectomie » ou « zonectomie », associé très souvent à...

Reconstruction plaque aerolo mamelonnaire

Définition La mastectomie ou mammectomie (les termes sont synonymes) correspond à l'ablation de la glande mammaire, d'un fuseau de peau et de l'aréole. Elle reste malheureusement nécessaire dans certaines formes de cancer du sein. Une demande de...

Invagination du mamelon

Définition Le mamelon correspond à la zone d'émergence des canaux galactophoriques au centre du sein et de l'aréole. Il réalise un relief et permet la lactation. Ce relief se marque sous l'effet d'une stimulation par contraction du muscle...

Transfert graisseux dans les cas d’augmentation mammaire a visée esthétique

Transfert graisseux dans les cas d’augmentation mammaire a visée esthétique

Accueil - Seins - Page 2

Définition, objectifs et principes


L’hypoplasie mammaire est définie par des seins de volume insuffisamment développé par rapport à la morphologie de la patiente. Elle peut exister d’emblée (seins petits depuis la puberté) ou peut apparaître secondairement une hypotrophie, à la suite d’un amaigrissement important ou d’une grossesse. L’hypotrophie peut être isolée ou associée à une ptose(c’est­ à-dire un affaissement du sein).

Le traitement des hypoplasies mammaires consiste le plus souvent à corriger le volume jugé insuffisant des seins par la mise en place d’implants (prothèses) derrière la glande mammaire, ou derrière le muscle grand pectoral. Ce geste peut être associé dans certains cas à un redrapage cutané (cure de ptôse).
Dans certains cas, il est maintenant possible d’augmenter ou de restaurer le volume du sein par transfert de graisse.
Cette technique a été initialement mise au point en chirurgie reconstructrice des seins où elle a apporté une avancée considérable.
Elle est dérivée de la technique des transferts graisseux au niveau de la face, qui est aussi appelée lipostructure ou lipofilling ou lipomodelage.

A la suite de l’expérience acquise en chirurgie reconstructrice du sein, la technique s’est progressivement codifiée et améliorée, pour devenir une technique à part entière.

Les transferts graisseux au niveau du sein avaient en effet été proposés il y a une vingtaine d’année, mais n’avaient pas connu une large diffusion car d’une part, des éléments techniques et conceptuels manquaient, et d’autre part certains avaient exprimé des doutes sur les possibilités de surveillance du sein après transfert graisseux.
La technique de transfert graisseux au niveau du sein, est actuellement une technique reconnue d’une grande efficacité.

Ces altérations physiques parfois majeures, ainsi que la souffrance psychique induite, confèrent une finalité thérapeutique à cet acte chirurgical réparateur.
Si elles existent, les conditions de prise en charge par l’Assurance Maladie vous seront précisées par votre chirurgien.
Pour être pratiquée de façon conforme aux données avérées de la science, elle doit être réalisée en milieu chirurgical, par un chirurgien plasticien. La pratique de cette technique en dehors du cadre chirurgical précédemment défini est considérée comme dangereuse pour les patientes.
Bien qu’il soit désormais clairement établi que, comme dans toute chirurgie du sein, esthétique ou non (exérèse de tumeur bénigne ou maligne, chirurgie de réduction mammaire, plastie d’augmentation…) des calcifications radiologiques peuvent apparaître (liées à la cicatrisation tissulaire), ces calcifications (macro et microcalcifications) sont différentes de celles observées dans les cancers du sein, et ne posent pas de problèmes de diagnostic pour les radiologues expérimentés.
En outre, les techniques modernes de transfert de graisse permettent une répartition harmonieuse des greffons adipocytaires, rendant le risque deformation de kyste huileux ou de mauvaise prise (cytostéatonécrose) plus limité.

Actuellement, on peut considérer qu’un lipomodelage du sein, fait selon les règles de l’art par un chirurgien plasticien expérimenté dans ce domaine, n’entraine pas de difficulté diagnostique particulière pour un radiologue expérimenté en imagerie du sein.

Ces altérations physiques parfois majeures, ainsi que la souffrance psychique induite, confèrent une finalité thérapeutique à cet acte chirurgical réparateur.
Si elles existent, les conditions de prise en charge par l’Assurance Maladie vous seront précisées par votre chirurgien.
Pour être pratiquée de façon conforme aux données avérées de la science, elle doit être réalisée en milieu chirurgical, par un chirurgien plasticien. La pratique de cette technique en dehors du cadre chirurgical précédemment défini est considérée comme dangereuse pour les patientes.
Bien qu’il soit désormais clairement établi que, comme dans toute chirurgie du sein, esthétique ou non (exérèse de tumeur bénigne ou maligne, chirurgie de réduction mammaire, plastie d’augmentation…) des calcifications radiologiques peuvent apparaître (liées à la cicatrisation tissulaire), ces calcifications (macro et microcalcifications) sont différentes de celles observées dans les cancers du sein, et ne posent pas de problèmes de diagnostic pour les radiologues expérimentés.
En outre, les techniques modernes de transfert de graisse permettent une répartition harmonieuse des greffons adipocytaires, rendant le risque de formation de kyste huileux ou de mauvaise prise (cytostéatonécrose) plus limité.

Il n’existe, à ce jour, aucun élément probant permettant de penser que le transfert de graisse pourrait favoriser l’apparition d’un cancer du sein. En revanche, il n’en empêchera pas la survenue, si celui-ci devait apparaître. La patiente a en effet son propre risque de survenue d’un cancer du sein, qui dépend notamment de son âge, de ses antécédents familiaux et de sa densité mammaire. Elle doit aussi comprendre que toutes les précautions doivent être prises pour limiter le risque de coïncidence entre la survenue d’un cancer et le lipomodelage (bilan strict fait avant l’intervention par un radiologue spécialisé en imagerie du sein; bilan strict à 1 an, puis répété à 2 ans, voire 3 ans). Dans cet esprit, la patiente demandant un lipomodelage des seins, s’engage à faire réaliser le bilan pré-opératoire d’imagerie du sein (mammographie, échographie) et surtout s’engage à faire réaliser les examens de référence (mammographie, échographie) à 1 an, puis en fonction des recommandations du radiologue spécialisé.
Il faut insister sur le fait que cette technique ne peut se substituer à toutes les indications de chirurgie d’augmentation mammaire. Et les implants gardent leur place dans l’arsenal thérapeutique. Il est par ailleurs possible de combiner les deux techniques sous la forme d’une augmentation composite.

Il s’agit en effet d’interventions dont les objectifs sont dif­férents:

  • L’augmentation des seins par implants convient aux patientes qui souhaitent une augmentation importante du volume de leur sein et désire une transformation radicale de leurs seins.
  • Le lipomodelage esthétique des seins ne permet lui qu’une augmentation modérée et convient mieux aux patientes qui veulent retrouver un« état antérieur» (après amaigrissement, grossesse, allaitement) et/ou désirent une solution plus « naturelle», sans corps étranger prothétique. De plus, cette technique n’est possible que si la patiente présente un site donneur de graisse suffisant.
    D’autre part, il est rappelé que lorsque l’intervention est une chirurgie à but uniquement esthétique, elle n’est pas prise en charge par l’assurance-maladie.
    En chirurgie réparatrice du sein, au contraire, l’assurance maladie participe à la prise en charge des malformations ou déformations mammaires, qui peuvent être innées (génétiques ou familiales), induites par un traumatisme (brûlures, accidents), ou survenir sans explication actuelle­ment connue.
    On distingue les malformations ou déformations avec ou sans glande mammaire, avec ou sans plaque aréolo-mamelonnaire, avec ou sans malformations thoraciques associées.
    Les transferts graisseux peuvent apporter leur contribution dans de nombreuses situations cliniques, notamment:
    – Le syndrome de Poland: syndrome congénital, caractérisé par une aplasie ou une hypoplasie de la glande mammaire, avec plaque aréolo-mamelonnaire petite, parfois rudimen­taire, souvent associée à une absence ou un déficit du muscle grand pectoral, et à des malformations costales et thoraciques. Ce syndrome peut-être accompagné de malformations du membre supérieur homolatéral (notamment au niveau des doigts, à type de syndactylies). La peau est fréquemment fine. Il existe une classification en trois stades en fonction de la sévérité.
    – L’aplasie du sein et l’hypoplasie du sein: les structures du sein ne se sont pas bien développées, mais existent à l’état rudimentaire, ou ont connu un développement insuffisant. Toutes les formes intermédiaires peuvent se voir. Le lipomo­delage est particulièrement intéressant pour les hypoplasies unilatérales.
    – Les seins tubéreux : apparaissent au moment de la puberté, lors de la croissance mammaire, qui ne se fait pas bien. Cette malformation est due à un défaut de la base mammaire, et prédomine dans la partie inférieure du sein.
    – Le sein« capote» au-dessus du thorax car le segment inférieur du sein est court. Cette malformation peut avoir un caractère familial, et se manifeste volontiers de manière asymétrique (enforme et en volume). On distingue trois stades également en fonction de la sévérité de la déformation. Le lipomodelage apporte un complément important, en volume et en amélioration de la forme. Il est le plus souvent combiné à un autre acte chirurgical, pour obtenir le résultat adéquat.
    – Le pectus excavatum: est une malformation thoracique qui entraine un creux dans la paroi thoracique, médian ou latéralisé. Il peut être traité par différentes solutions: prothèse en silicone, ou lipomodelages si l’on dispose de suffisamment de tissus graisseux. Dans certains cas, il peut être intéressant d’associer les deux techniques.
    – Les déformations induites dans l’enfance (par brûlures, par accidents, après des rayons, ou après une chirurgie) : pour ces cas rares, le traitement est particulier à chaque situation, mais les transferts graisseux sont très intéressants car ils apportent du volume, de la souplesse, et diminuent la fibrose locale.

Le traitement des malformations et déformations thoraco­ mammaires est variable, car la plupart des cas sont des cas particuliers. Certaines patientes peuvent bénéficier des tech­niques conventionnelles de chirurgie plastique (remodelage du sein, pose de prothèse mammaire, liposuccion) notam­ment lorsqu’il existe assez de peau ou de volume. Dans de nombreux cas, le transfert graisseux apporte une avancée importante. Il peut alors être utilisé seul, ou le plus souvent associé avec d’autres techniques.

Indications


Cette technique ne peut répondre qu’à des indications préci­ses, et nécessite que la patiente dispose d’un «capital adi­peux» suffisant pour permettre un prélèvement de la graisse dans de bonnes conditions. Les patientes très minces ne sont donc pas de bonnes candidates à cette technique.
Elle peut répondre aux attentes d’une patiente souhaitant une augmentation de volume modérée du sein ou désirant retrouver un galbe plus harmonieux sur un sein« vidé»(amai­grissement, grossesse, allaitement).
Cette technique présente deux avantages majeurs:
– elle permet une augmentation du volume du sein, certes modérée, mais complètement naturelle, sans corps étranger, et ne donnant pas l’aspect d’un sein artificiel
– elle permet de traiter dans le même temps les éventuelles surcharges graisseuses localisées dysharmonieuses (sites de prélèvement de la graisse).
Comme avant toute chirurgie du sein, un examen clinique de la glande mammaire doit être réalisé afin de dépister un processus pathologique.
De même, il est nécessaire de faire réaliser des examens complé­mentaires spécifiques du sein(mammographie et échographie du sein, voire IRM si besoin) afin de dépister toute anomalie suspecte. Toute anomalie suspecte décelée par ces examens nécessitera l’avis complémentaire d’un médecin sénologue qualifié, et contre-indiquera temporairement l’intervention de lipomodelage des seins.
Si toutes ces précautions sont prises, l’intervention peut être envisagée sereinement et sans arrière-pensée.

Avant l’intervention


Le projet thérapeutique est élaboré conjointement entre la patiente et le chirurgien.
En particulier sera abordé le bénéfice esthétique escompté, les limites de la technique en terme de gain de volume, les avantages, inconvénients et contre-indications.
Une étude minutieuse, clinique et photographique est réalisée.
– Un bilan radiologique précis est réalisé par un radiologue spécialisé en imagerie du sein et connaissant les particularités radiologiques des seins ayant bénéficié d’un lipomodelage. Si possible, ce sera ce même radiologue qui réalisera les examens de référence qu’il est nécessaire de faire réaliser à distance de l’intervention.
– Un bilan pré-opératoire habituel est réalisé conformément aux prescriptions.
– Le médecin-anesthésiste sera vu en consultation au plus tard 48 heures avant l’intervention.
– Aucun médicament contenant de l’aspirine ou un anti-in­flammatoire ne devra être pris dans les 15 jours précédant l’intervention.

Type d’anesthésie et modalités d’hospitalisation


I
Type d'anesthésie

Le lipomodelage esthétique des seins est habituellement réa­lisé sous anesthésie générale car plusieurs sites anatomiques sont concernés dans le même temps opératoire :
– Les zones de prélèvements (fesses, hanches, abdomen ou culotte de cheval, face interne des genoux).
– Les seins.

I
Modalités d'hospitalisation

Cette chirurgie nécessite une hospitalisation courte, d’environ 12 à 24 heures.

l’intervention


  • Chaque chirurgien adopte une technique qui lui est propre et qu’il adapte à chaque cas pour obtenir les meilleurs résultats. Toutefois, on peut retenir des principes de base communs:
  • Le chirurgien commence par procéder à un repérage précis des zones de prélèvement de la graisse, ainsi que des sites receveurs. Le choix de ces zones de prélèvement est fonction des zones d’excès de graisse et des désirs de la patiente, car ce prélèvement permet une amélioration appréciable des zones considérées, en réalisant une véritable lipoaspiration des excédents graisseux. Le choix des sites de prélèvement est également fonction de la quantité de graisse jugée nécessaire, et des sites de prélèvement disponibles.
  • Le prélèvement du tissu graisseux est effectué de façon atraumatique, par de petites incisions cachées dans les plis naturels, à l’aide d’une fine canule d’aspiration (technique dérivée de celle de la lipoaspiration).On procède ensuite à une centrifugation, de manière à séparer les cellules graisseuses intactes, qui seront greffées, des éléments qui ne sont pas greffables (sérosités, huile).
  • Le transfert du tissu graisseux se fait à partir d’incisions de 1 à 2 mm à l’aide de micro-canules. On procède ainsi au transfert de micro-particules de graisse dans différents plans (du plan des côtes jusqu’à la peau), selon de nombreux trajets indépendants (réalisation d’un véritable réseau tridi­mensionnel), afin d’augmenter la surface de contact entre les cellules implantées et les tissus receveurs, ce qui assurera au mieux la survie des cellules adipeuses greffées et donc la « prise de la greffe ».
  • Dans la mesure où il s’agit d’une véritable greffe de cellules vivantes (dont la prise est estimée à 60 à 70% selon les patientes), les cellules greffées resteront vivantes. Le lipomodelage esthétique est donc une technique définitive puisque les cellules adipeuses ainsi greffées vivront aussi longtemps que les tissus qui se trouvent autour d’elles. En revanche, l’évolution de ces cellules graisseuses se fait selon l’adiposité de la patiente (si la patiente maigrit, le volume apporté diminuera).

La durée de l’intervention est fonction du nombre de sites donneurs, de la quantité de graisse à transférer, et d’un éventuel changement de position. Elle peut varier de 1 heure à 4 heures selon les cas.

Après l’intervention : les suites opératoires


Dans les suites opératoires, les douleurs sont en règle générale modérées, mais elles peuvent être transitoirement assez marquées au niveau des zones de prélèvement. Un gonflement des tissus (œdème) au niveau des sites de prélèvement et au niveau des seins apparaît pendant les 48 heures suivant l’intervention, et mettra en général 1 à 3 mois à se résorber. Des ecchymoses (bleus) apparaissent dans les premières heures au niveau des zones de prélèvement de graisse: elles se résorbent dans un délai de 10à 20jours après l’intervention.

Une certaine fatigue peut être ressentie pendant une à deux semaines, surtout en cas de prélèvement graisseux et de liposuccion importante.

Il convient de ne pas exposer au soleil ou aux U.V. les régions opérées avant4semainesaumoins, ce qui impliquerait le risque de pigmentation cutanée. Après résorption des phénomènes d’œdème et d’ecchymoses, le résultat commence à apparaître dans un délai de 1 mois après l’intervention, mais le résultat proche du résultat final nécessite 3 à 6 mois.

Le résultat


Il est apprécié dans un délai de 3 à 6 mois après l’intervention. Il est le plus souvent satisfaisant, chaque fois que l’indication et la technique ont été correctes: les seins opérés présentent en général un volume plus important et un galbe plus harmonieux. La silhouette est également améliorée grâce à la lipoaspiration des zones de prélèvement (hanches, abdomen, culotte de cheval, genoux).

Une deuxième séance de lipomodelage est envisageable quelques mois plus tard si nécessaire (et si cela est possible compte tenu des zones donneuses de graisse), afin d’augmenter encore le volume des seins, ou d’en améliorer la forme. Cette deuxième intervention entraîne des contraintes et des coûts comparables à ceux de la première séance.

Dans la mesure où la greffe de cellules graisseuses est une réussite, nous avons vu que ces cellules restaient vivantes aussi longtemps que resteraient vivants les tissus dans lesquels elles ont été greffées. Cependant, le vieillissement normal des seins n’est pas interrompu et l’aspect des seins se modifiera naturellement avec le temps.

Les imperfections de résultat


Nous avons vu que, le plus souvent, un lipomodelage des seins correctement indiqué et réalisé rendait un réel service aux patientes, avec l’obtention d’un résultat satisfaisant et conforme à ce qui était attendu. Dans certains cas, une deuxième séance de lipomodelage est nécessaire sous anesthésie générale, pour obtenir le résultat adéquat. Le nombre de séances n’est pas limité, sauf par le bon sens, et les quantités de graisse disponibles pouvant faire l’objet d’un prélèvement.

Dans quelques cas, des imperfections localisées peuvent être observées (sans qu’elles ne constituent de réelles complications) : hypo-correction localisée, asymétrie lé­gère, irrégularités. Elles sont alors accessibles à un trai­tement complémentaire: lipomodelage sous simple anesthésie locale, à partir du 6ème mois post-opératoire.

Actuellement, on peut considérer qu’un lipomodelage du sein, fait selon les règles de l’art par un chirurgien plasticien expérimenté dans ce domaine, n’entraine pas de difficulté diagnostique particulière pour un radiologue expérimenté en imagerie du sein.

la question du tabac

Les données scientifiques sont, à l’heure actuelle, unanimes quant aux effets néfastes de la consommation tabagique dans les semaines entourant une intervention chirurgicale. Ces effets sont multiples et peuvent entrainer des compli­cations cicatricielles majeures, des échecs de la chirurgie et favoriser l’infection des matériels implantables (ex : implants mammaires).
Pour les interventions comportant un décollement cutané tel que l’abdominoplastie, les chirurgies mammaires ou encore le lifting cervico-facial, le tabac peut aussi être à l’origine de graves complications cutanées. Hormis les risques directement en lien avec le geste chirurgical, le tabac peut-être responsable de complications respiratoires ou cardiaques durant l’anesthésie.
Dans cette optique, la communauté des chirurgiens plasticiens s’accorde sur une demande d’arrêt complet du tabac au moins un mois avant l’intervention puis jusqu’à cicatrisation (en général 15 jours après l’intervention). La cigarette électronique doit être considérée de la même manière.
Si vous fumez, parlez-en à votre chirurgien et à votre anesthésiste. Une prescription de substitut nicotinique pourra ainsi vous être proposée. Vous pouvez également obtenir de l’aide auprès de Tabac-lnfo-Service (3989) pour vous orienter vers un sevrage tabagique ou être aidé par un tabacologue.
Le jour de l’intervention, au moindre doute, un test ni­cotinique urinaire pourrait vous être demandé et en cas de positivité, l’intervention pourrait être annulée par le chirurgien.

Les complications envisageables


Un lipomodelage des seins, bien que réalisé pour des motivations essentiellement esthétiques, n’en reste pas moins une véritable intervention chirurgicale, ce qui implique les risques inhérents à tout acte chirurgical, aussi minime soit-il.

Cet acte reste notamment soumis aux aléas liés aux tissus vi­vants dont les réactions ne sont jamais entièrement prévisibles.

Il faut distinguer les complications liées à l’anesthésie de celles liées au geste chirurgical.

En ce qui concerne l’anesthésie, lors de la consultation, le médecin anesthésiste informera lui-même la patiente des risques anesthésiques. Il faut savoir que l’anesthésie induit dans l’organisme des réactions parfois imprévisibles, et plus ou moins faciles à maîtriser: le fait d’avoir recours à un Anes­thésiste parfaitement compétent, exerçant dans un contexte réellement chirurgical, fait que les risques encourus sont devenus statistiquement presque négligeables. Il faut savoir, en effet, que les techniques, les produits anesthésiques et les méthodes de surveillance ont fait d’immenses progrès ces vingt dernières années, offrant une sécurité optimale, surtout quand l’intervention est réalisée en dehors de l’urgence et chez une personne en bonne santé.

En ce qui concerne le geste chirurgical : en choisissant un Chirurgien Plasticien qualifié et compétent, formé à ce type d’intervention, vous limitez au maximum ces risques, sans toutefois les supprimer complètement.

En fait, les vraies complications sont rares après un lipomode­lage de qualité: une grande rigueur dans la pose de l’indication, et dans la réalisation chirurgicale est de mise, pour assurer en pratique, une prévention efficace et réelle.

L’infection est normalement prévenue parla prescription d’un traitement antibiotique per-opératoire. En cas de survenue (rare),elle sera traitée par antibiothérapie, glace, et en enlevant le point situé en regard de la zone enflammée. La résolution se fait alors en une dizaine de jours, habituellement sans conséquence importante sur le résultat final.

Un pneumothorax peut survenir exceptionnellement, et doit alors faire l’objet d’un traitement spécifique s’il est important (drainage). Une lésion des organes sous-jacents intra-thora­ciques (cœur, vaisseaux) est en théorie possible, mais n’a jamais été constatée dans le cadre d’une pratique normale, réalisée par un chirurgien formé à cette technique.

Des zones plus fermes (dites decytostéatonécrose) peuvent apparaître de façon rare. Ces zones diminuent progres­sivement de taille en quelques mois, et s’assouplissent lentement. Dans le cas contraire, en cas d’augmentation progressive vous devez en parler à votre chirurgien, qui jugera de l’opportunité de faire réaliser des examens complémentaires, habituellement non nécessaires avant le bilan annuel.

Puisque le tissu graisseux déposé reste vivant, il est soumis naturellement aux variations de poids. En cas d’amaigrissement très important, le volume des seins diminuera. A contrario, en cas de prise de poids importante les seins peuvent augmenter de volume. Une certaine stabilité pondérale est donc recom­mandée afin de pérenniser la stabilité du résultat.

Enfin, il faut savoir que seul le recul dans le temps apportera la certitude absolue qu’untel traitement ne peut favoriser ou être à l’origine d’une quelconque pathologie mammaire. A cet égard, la SOFCPRE recommande que la patiente s’engage à faire réaliser un bilan d’imagerie de référence un an après cette intervention, si possible par le même radiologue, puis à rester sous surveillance médicale régulière.

Au total, il convient de ne pas surévaluer les risques, mais sim­plement prendre conscience qu’une intervention chirurgicale comporte toujours une petite part d’aléas.

Le recours à un Chirurgien Plasticien qualifié, formé à ce type d’interventions, vous assure que celui-ci a bien la formation et la compétence requises pour savoir éviter au maximum ces complications; et, si elles survenaient, les traiter efficacement.

Réintervention ou reprise chirurgicale après une intervention de chirurgie plastique

Définition, objectifs et principes La réintervention ou reprise chirurgicale après une intervention de chirurgie plastique peut faire suite soit à un geste de chirurgie reconstructrice pris en charge par l'Assurance Maladie, soit à un geste de...

Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique en ambulatoire

Introduction L'hospitalisation ambulatoire est définie par une prise en charge dont la durée est inférieure ou égale à 12 heures (décret n°2012-969 du 20 août 2012 du Code de la Santé Publique).En pratique, cela correspond à une hospitalisation...

Prévention et gestion des complications infectieuses en chirurgie plastique reconstructrice et esthétique

Le risque «zéro» est impossible à envisager dans les suites de toute intervention chirurgicale. Les interventions de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique ne sont donc pas exemptes d'un risque d'infection. Ce risque est souvent lié à la...

Tabac et chirurgie plastique

Introduction En France, environ 11 millions de patients bénéficient chaque année d'une anesthésie dont près de 30% de fumeurs, soit plus de 3 millions de personnes. Or, la fumée du tabac inhibe très fortement les processus de réparation tissulaire...

Chirurgie des tumeurs cutanées

Définition Les tumeurs (ou lésions) cutanées sont des taches ou des excroissances de la peau, de taille, de forme et de couleur variables. Elles peuvent se situer sur l'ensemble de la face ou du corps. Chaque type cellulaire contenu dans la peau est...

Chirurgie cutanée correction des cicatrices la cicatrisation

Définition Une cicatrice est la partie visible résiduelle d'une lésion du derme après que le tissu se soit réparé, suite à une incision au cours d'une opération ou après une blessure.La cicatrisation fait partie intégrante du processus de guérison. A...

Mastectomies prophylactiques pour haut risques mammaire

Définition Les gènes BRCA 1 et 2 tirent leur nom de l'expression anglaise Breast (BR) Cancer (CA). Ces gênes BRCA sont des gênes anti-cancer, si bien que leur mutation entraîne un haut risque de développer un cancer du sein et de l'ovaire. Ainsi,...

Transfert graisseux pour la correction des séquelles du traitement conservateur du cancer du sein

Définition, objectifs et principes On définit le traitement « conservateur» du cancer du sein par l'association d'un geste chirurgical (exérèse de la zone glandulaire concernée par la tumeur:« tumorectomie » ou « zonectomie », associé très souvent à...

Reconstruction plaque aerolo mamelonnaire

Définition La mastectomie ou mammectomie (les termes sont synonymes) correspond à l'ablation de la glande mammaire, d'un fuseau de peau et de l'aréole. Elle reste malheureusement nécessaire dans certaines formes de cancer du sein. Une demande de...

Invagination du mamelon

Définition Le mamelon correspond à la zone d'émergence des canaux galactophoriques au centre du sein et de l'aréole. Il réalise un relief et permet la lactation. Ce relief se marque sous l'effet d'une stimulation par contraction du muscle...

Protheses mammaires et hypoplastie des seins

Protheses mammaires et hypoplastie des seins

Accueil - Seins - Page 2

Définition, objectifs et principes


L’hypoplasie mammaire est définie par un volume de seins insuffisamment développés par rapport à la morphologie de la patiente. Elle peut être la conséquence d’un développement insuffisant de la glande à la puberté, ou apparaître secondairement par perte du volume glandulaire (grossesse, amaigrissement, perturbations hormonales…).
Le manque de volume peut aussi être associé à une ptôse (poitrine «tombante» avec affaissement de la glande, distension de la peau et aréoles trop basses).
L’intervention peut se pratiquer à tout âge à partir de 18 ans.

Cette hypotrophie est souvent mal acceptée physiquement et psychologiquement par la patiente qui le vit comme une atteinte à sa féminité, avec pour corollaire une altération de la confiance en soi et un mal-être, parfois profond, pouvant aller jusqu’au véritable complexe. C’est pourquoi, l’intervention se propose d’accroître le volume d’une poitrine jugée trop petite grâce à l’implantation de prothèses.

Ces altérations physiques parfois majeures, ainsi que la souffrance psychique induite, confèrent une finalité thérapeutique à cet acte chirurgical réparateur.
Une patiente mineure n’est habituellement pas estimée apte à subir une augmentation mammaire esthétique. Elle est cependant possible dans les cas d’hypoplasies sévères ou dans le cadre d’anomalies malformatives comme les seins «tubéreux» ou les «agénésies mammaires».
Cette chirurgie à visée purement esthétique ne peut bénéficier d’une prise en charge par l’assurance maladie. Seuls quelques rares cas d’agénésie mammaire vraie (absence radicale de tout développement mammaire) peuvent parfois espérer une participation de la sécurité sociale après entente préalable.
Les implants mammaires actuellement utilisés sont composés d’une enveloppe et d’un produit de remplissage.

L’enveloppe est dans tous les cas constituée d’un élastomère de silicone. Cette membrane peut être lisse ou texturée (rugueuse). Certaines comportent du polyuréthane.
Le contenu est le produit de remplissage qui se trouve dans l’enveloppe.
Les prothèses au liquide physiologique, seules autorisées en France de 1995 à 2001, contiennent du serum physiologique (eau salée) dont l’innocuité est totale. Elles sont soit préremplies en usine, soit gonflées par le chirurgien pendant l’intervention, permettant une certaine adaptation volumique peropératoire.
Les prothèses préremplies de gel de silicone sont de plus en plus utilisées. Elles assurent au sein un palper souple proche d’une consistance naturelle. Les gels sont plus ou moins cohésifs. La cohésivité limite la perspiration, c’est-à-dire la « transpiration » du gel à travers la paroi, source possible de coque. Elle évite, en cas de rupture, la diffusion du silicone.
La forme A côté des classiques prothèses rondes assurant un beau décolleté, il existe des prothèses profilées «en goutte» dites anatomiques pour un rendu du sein peut-être plus naturel.
Cette grande variété de forme et de volume, permet d’optimiser et d’adapter le choix, presque« sur mesure», des prothèses en fonction de la morphologie de la patiente et de ses attentes personnelles.
Des évolutions constantes visent à améliorer l’étanchéité et la solidité des parois, le naturel palpatoire et visuel du rendu, la durée de vie et la tolérance des matériaux.
Quoiqu’il en soit, au jour d’aujourd’hui, tous les implants disponibles en France sont soumis à des normes précises et rigoureuses: marquage CE (Communauté Européenne) et autorisation de l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé).
De plus, les autorités administratives françaises et le Ministère de la santé ont imposé, depuis novembre 2016, la mise en place d’un registre national des prothèses mammaires.
Ce registre restera parfaitement anonyme. Son objectif est de recenser toutes les prothèses implantées sur le territoire français et d’assurer ainsi le suivi de l’ensemble des implants ce qui va dans le sens d’une plus grande sécurité pour les patientes

Les autres types d’implants


Prothèses remplies d’Hydrogel : Il s’agit d’un gel aqueux, homologué depuis 2005, composé en grande partie d’eau gélifiée par un dérivé de cellulose. Ce gel, de consistance plus naturelle que le sérum physiologique, est lui aussi résorbable par l’organisme en cas de rupture de l’enveloppe.
Il existe enfin des prothèses dont l’enveloppe de silicone est recouverte d’une mousse de Polyuréthane qui va être « intégrée » dans les tissus environnants. Elles procurent donc une forme « d’accroche » tissulaire qui peut être intéressante dans certains cas difficiles. L’innocuité du polyuréthane étant aujourd’hui clairement admise, ces implants connaissent un certain essor depuis quelques années car ils permettraient de mieux pérenniser leur positionnement, d’atténuer le surpoids induit sur le pôle inférieur du sein et d’empêcher la rotation des implants anatomiques. Le risque d’induire un phénomène de coque est enfin réputé plus faible. Elles présentent cependant un certain nombre d’inconvénients et de difficultés d’emploi qu’il faudra mettre en balance.
Dans tous les cas le choix du type de prothèses sera le fruit d’une discussion avec le Chirurgien qui vous conseillera sur le choix le plus judicieux dans votre cas particulier.

Avant l’intervention


En fonction de ce contexte anatomique, des préférences et habitudes du chirurgien, et des désirs exprimés par la patiente, une stratégie opératoire aura été convenue. Seront ainsi prédéterminés l’emplacement des cicatrices, le type et la taille des implants ainsi que leur positionnement par rapport au muscle (cf. plus loin).
Un bilan sanguin préopératoire sera réalisé conformément aux prescriptions. Le médecin anesthésiste sera vu en consultation, au plus tard 48 heures avant l’intervention. Un bilan radiologique du sein est prescrit (mammographie, échographie).

Aucun médicament contenant de l’aspirine ne devra être pris dans les dix jours précédant l’opération. On vous demandera probablement de rester à jeun (ne rien manger ni boire) six heures avant l’intervention.

Un interrogatoire suivi d’un examen attentif aura été réalisé par le chirurgien qui prendra en compte tous les paramètres qui font de chaque patiente un cas particulier (taille, poids, grossesses, allaitements, morphologie thoracique et mammaire, qualité de la peau, importance de la graisse et de la glande présente, musculature… ).

Images d’illustration de l’intervention :


la question du tabac

Les données scientifiques sont, à l’heure actuelle, unanimes quant aux effets néfastes de la consommation tabagique dans les semaines entourant une intervention chirurgicale. Ces effets sont multiples et peuvent entrainer des compli­cations cicatricielles majeures, des échecs de la chirurgie et favoriser l’infection des matériels implantables (ex : implants mammaires).
Pour les interventions comportant un décollement cutané tel que l’abdominoplastie, les chirurgies mammaires ou encore le lifting cervico-facial, le tabac peut aussi être à l’origine de graves complications cutanées. Hormis les risques directement en lien avec le geste chirurgical, le tabac peut-être responsable de complications respiratoires ou cardiaques durant l’anesthésie.
Dans cette optique, la communauté des chirurgiens plasticiens s’accorde sur une demande d’arrêt complet du tabac au moins un mois avant l’intervention puis jusqu’à cicatrisation (en général 15 jours après l’intervention). La cigarette électronique doit être considérée de la même manière.
Si vous fumez, parlez-en à votre chirurgien et à votre anesthésiste. Une prescription de substitut nicotinique pourra ainsi vous être proposée. Vous pouvez également obtenir de l’aide auprès de Tabac-lnfo-Service (3989) pour vous orienter vers un sevrage tabagique ou être aidé par un tabacologue.
Le jour de l’intervention, au moindre doute, un test ni­cotinique urinaire pourrait vous être demandé et en cas de positivité, l’intervention pourrait être annulée par le chirurgien.

Type d’anesthésie et modalités d’hospitalisation


I
Type d'anesthésie

Il s’agit le plus souvent d’une anesthésie générale classique, durant laquelle vous dormez complètement. Dans de rares cas, une anesthésie  » vigile  » (anesthésie locale approfondie par des tranquillisants administrés par voie intraveineuse)pourra cependant être utilisée (à discuter avec le chirurgien et l’anesthésiste).

I
Modalités d'hospitalisation

L’intervention justifie habituellement une hospitalisation d’une journée. L’entrée s’effectue alors le matin (ou parfois la veille dans l’après-midi) et la sortie est autorisée dès le lendemain.
Toutefois, dans certains cas, l’intervention peut se pratiquer en «ambulatoire», c’est-à-dire avec une sortie le jour même après quelques heures de surveillance.

l’intervention


Chaque chirurgien adopte une technique qui lui est propre et qu’il adapte à chaque cas pour obtenir les meilleurs résultats. Toutefois, on peut retenir des principes de base communs :

I
Incisions cutanées:

Il existe plusieurs« voies d’abord » possibles:
Voies aréolaires, avec incision dans le segment inférieur de la circonférence de l’aréole, ou ouverture horizontale contournant le mamelon par-dessous (1 et 2) ;
Voie axillaire, avec incision sous le bras, dans l’aisselle (3) ;
voie sous-mammaire, avec incision placée dans le sillon situé sous le sein (4).
Le tracé de ces incisions correspond bien sûr à l’emplacement des futures cicatrices, qui seront donc dissimulées dans des zones de jonction ou des replis naturels.

I
Mise en place des prothèses

En passant par les incisions, les implants peuvent alors être introduits dans les loges réalisées. Deux positionnements sont possibles :

  • Prémusculaire, où les prothèses sont placées directement derrière la glande, en avant des muscles pectoraux ;
  • Rétromusculaire, où les prothèses sont placées plus profondément, en arrière des muscles pectoraux.

Le choix entre ces deux emplacements, avec leurs avantages et inconvénients respectifs, aura été discuté avec votre chirurgien.

I
Gestes complémentaires

En cas de ptôse mammaire associée (seins tombants, aréoles basses), on a vu qu’il pouvait être souhaitable de réduire l’enveloppe cutanée du sein afin de le faire remonter (« mastopexie»). Cette résection de peau se traduira alors par des cicatrices plus importantes (autour de l’aréole± verticale ± horizontale dans le sillon sous-mammaire)

I
Drains et pansement

Un petit drain peut être mis en place en fonction des habitudes du chirurgien et des conditions locales. C’est un dispositif destiné à évacuer le sang qui pourrait s’accumuler autour des prothèses.
En fin d’intervention, un pansement « modelant » est réalisé avec un bandage élastique.
En fonction du chirurgien, de la voie d’abord et de la nécessité éventuelle de gestes complémentaires associés, l’intervention peut durer une heure à deux heures trente.

après l’intervention : les suites opératoires


Les suites opératoires peuvent parfois être douloureuses les premiers jours, notamment lorsque les implants sont de gros volume et surtout s’ils sont placés derrière les muscles. Un traitement antalgique, adapté à l’intensité des douleurs, sera prescrit pendant quelques jours. Dans le meilleur des cas, la patiente ressentira une forte sensation de tension.
Œdème (gonflement), ecchymoses (bleus) et gêne à l’élévation des bras sont fréquents les premiers temps.
Le premier pansement est retiré après quelques jours. Il est alors remplacé par un pansement plus léger. Un soutien-gorge pourra alors être recommandé nuit et jour pendant quelques semaines.
La plupart du temps, les fils de suture sont internes et résorbables. Dans le cas contraire, ils seront retirés au bout de quelques jours.
Il convient d’envisager une convalescence avec interruption d’activité d’une durée de cinq à dix jours.
Il est conseillé d’attendre un à deux mois pour reprendre une activité sportive.

le résultat


Un délai de deux à trois mois est nécessaire pour apprécier le résultat définitif. C’est le temps nécessaire pour que les seins aient retrouvé toute leur souplesse et que les prothèses se soient stabilisées.

L’intervention aura permis une amélioration du volume et de la forme de la poitrine. Les cicatrices sont habituel­lement très discrètes. Le gain de volume mammaire a une répercussion sur la silhouette globale, permettant une plus grande liberté vestimentaire. Au-delà de ces améliorations physiques, le recouvrement d’une féminité pleine et entière a souvent un effet très bénéfique sur le plan psychologique.

Le but de cette chirurgie est d’apporter une amélioration et non pas d’atteindre la perfection. Si vos souhaits sont réalistes, le résultat obtenu devrait vous donner une grande satisfaction.

I
Stabilité du résultat

Indépendamment de la durée de vie des prothèses (voir plus loin) et exception faite de la survenue d’une variation impor­tante de poids, le volume des seins restera stable à long terme.
Toutefois, en ce qui concerne la forme et la «tenue» de la poitrine, les seins «augmentés» subiront, comme des seins naturels, les effets de la pesanteur et du vieillissement, avec une rapidité variable en fonction de l’âge et des qualités de soutien de la peau, mais aussi du volume des implants.

les imperfections de résultat


Certaines imperfections peuvent se rencontrer occasionnel­lement:

  • une asymétrie de volume résiduelle, incomplètement cor­rigée malgré des implants de taille différente;
  • une fermeté un peu trop grande avec souplesse et mobilité jugées insuffisantes (surtout avec de gros implants);
  • un aspect un peu artificiel, notamment chez les patientes très maigres, avec une trop grande visibilité des bords de la prothèse, en particulier dans le segment supérieur;
  • la perceptibilité au toucher des implants est toujours possible, surtout quand l’épaisseur de la couverture tissulaire (peau + graisse + glande) recouvrant la prothèse est faible. Cette palpation directe de la membrane prothétique, voire de plis, est plus fréquente chez les patientes minces, avec des implants de gros volumes, remplis de sérum physiologique et en position prépectorale.
  • l’aggravation d’une ptose mammaire peut être observée, surtout en cas d’utilisation de volumineux implants.

En cas d’insatisfaction, certaines de ces imperfections pour­ront éventuellement bénéficier d’une correction chirurgicale après quelques mois.

Questions diverses


Grossesse/allaitement
Après une mise en place de prothèses mammaires, une grossesse est envisageable sans aucun danger, ni pour la patiente ni pour l’enfant mais il est recommandé d’attendre au moins six mois après l’intervention. Pour ce qui concerne l’allaitement, il n’est pas non plus dangereux et reste possible dans la plupart des cas.

Maladies auto-immunes
Les très nombreux travaux scientifiques internationaux réalisés à grande échelle sur ce sujet ont unanimement apporté la preuve qu’il n’y a pas plus de risque de survenue de ce type de maladies rares chez les patientes porteuses d’implants (en particulier en silicone) que dans la population féminine générale.

Prothèses et cancer

  • Jusqu’à récemment, l’état de la science laissait à penser que l’implantation de prothèses mammaires, y compris en sillicone, n’augmentait pas le risque de survenue d’un cancer du sein. C’est effectivement toujours le cas pour les cancers du sein de loin les plus fréquents (adéno-carcinomes) dont l’incidence n’est pas augmentée par la mise en place d’une prothèse mammaire. Cependant, dans le cadre du dépistage du cancer après implantation, l’examen clinique et la palpation peuvent être perturbés surtout en cas de coque périprothétique ou de siliconome. De même, la présence des implants peut gêner la réalisation et l’interprétation des mammographies de dé­ pistage à faire régulièrement. Il faut donc systématiquement préciser que vous êtes porteuses d’implants mammaires. Ainsi, certaines techniques radiologiques spécialisées (incidences particulières, images numérisées, échographie, IRM, etc.) pourront être utilisées en fonction des cas. Par ailleurs, en cas de doute diagnostique sur un cancer du sein, il faut savoir que la présence de prothèses peut requérir une exploration plus invasive pour obtenir une certitude diagnostique.
  • Le Lymphome Anaplasique à Grandes Cellules (LAGC) associé aux implants mammaires (LAGC-AIM) est une entité clinique très exceptionnelle qui est observée en France depuis janvier 2011. Cette entité concerne principalement les implants à surface macro-texturée. Elle ne doit être recherchée qu’en cas de signe clinique avéré (épanchement péri-prothétique récidivant, rougeur du sein, augmentation du volume du sein, masse perceptible).Un bilan sénologique précis doit alors être réalisé afin de préciser la nature de la lésion. Dans près de 90 % des cas, cette entité est de très bon pronostic et elle guérit habituellement par un traitement chirurgical adapté associant l’ablation de la prothèse et de la capsule péri-prothétique (capsulectomietotale et complète). Dans environ 1o% des cas, – Le carcinome spinocellulaire intracapsulaire est une entité très exceptionnelle (seulement quelques cas publiés dans le monde). il survient, dans les observations publiées, sur des cas complexes ayant nécessité plusieurs interventions et plusieurs changements de prothèse.

Durée de vie des implants
Même si on peut voir certaines patientes conserver leurs implants plusieurs décennies sans modification majeure, il ne faut pas considérer la mise en place de prothèses mammaires comme quelque chose de définitif «à vie». Ainsi, une patiente porteuse d1mplants peut s’attendre à devoir un jour remplacer ses prothèses afin que l’effet bénéfique soit maintenu. Les implants, quels qu’ils soient, ont une espérance de vie incertaine qu’il est impossible d’estimer précisément puisqu’elle dépend de phénomènes d’usure de rapidité variable. La durée de vie des implants ne peut donc en aucun cas être garantie. La durée de vie moyenne est estimée aux alentours de 1O ans.
Il faut noter toutefois que les implants de nouvelle génération ont fait de gros progrès en terme de résistance et de fiabilité. A partir de la dixième année, il faudra se poser la question du changement de prothèses si apparaît une modification de consistance.

Surveillance
Il est essentiel de se soumettre aux visites de contrôle prévues par votre chirurgien dans les semaines puis lesmois qui suivent l’implantation. Ultérieurement, la présence des implants ne soustrait pas à la surveillance médicale habituelle (suivi gynécologique et dépistage du cancer du sein), même si elle ne nécessite pas de faire réaliser des examens en plus de ceux liés à cette surveillance. 11 est pour autant indispensable de spécifier aux différents médecins intervenant que vous êtes porteuse de prothèses mammaires.
Une consultation de surveillance, spécifique aux implants, auprès de votre chirurgien plasticien est conseillée tous les deux à trois ans, mais, en dehors de ce suivi, il est surtout fondamental devenir consulter dès qu’une modification d’un ou des deux seins est détectée ou après un traumatisme violent.
L’échographie mammaire est un examen non irradiant et très performant pour juger de l’intégrité de la prothèse. Une échographie doit être réalisée au moindre doute clinique et pour certains systématiquement 1 fois par an.
Le changement prothétique n’est envisagé qu’encas d’anomalie clinique ou radiologique ou encore à la demande de la patiente. Il n’est pas systématique passé un certain délai.

Les complications envisageables


Une augmentation mammaire par prothèses, bien que réali­sée pour des motivations essentiellement esthétiques, n’en reste pas moins une véritable intervention chirurgicale, ce qui implique les risques inhérents à tout acte médical aussi minime soit-il.
Cet acte reste notamment soumis aux aléas liés aux tissus vi­vants dont les réactions ne sont jamais entièrement prévisibles.
Il convient de distinguer les complications liés à l’anesthésie et de celles liées au geste chirurgical:

I

En ce qui concerne l’anesthésie, lors de la consultation préopératoire obligatoire, le médecin anesthésiste informera lui-même la patiente des risques anesthésiques. Il faut savoir que l’anesthésie, quelle qu’elle soit, induit dans l’organisme des réactions parfois imprévisibles et plus ou moins faciles à maîtriser. Toutefois, en ayant recours à un anesthésiste – réanimateur compétent, exerçant dans un contexte réellement chirurgical, les risques encourus sont devenus statistiquement très faibles. Il faut en effet garder à l’esprit que les techniques, les produits anesthésiques et les méthodes de surveillance ont fait d’immenses progrès ces trente dernières années, offrant une sécurité optimale, surtout quand l’intervention est réalisée en dehors de l’urgence et chez une personne en bonne santé;

I

En ce qui concerne le geste chirurgical, en choisissant un chirurgien plasticien qualifié et compétent, formé à ce type d’intervention, vous limitez au maximum ces risques, sans toutefois les supprimer complètement.
En pratique, la grande majorité des augmentations mammaires réalisées dans les règles se passe sans aucun problème, les suites opératoires sont simples et les patientes sont plei­nement satisfaites de leur résultat. Pourtant, parfois, des complications peuvent survenir au décours de l’intervention, certaines inhérentes au geste chirurgical mammaire et d’autre spécifiquement liées aux implants:

I
Complications inhérentes au geste chirurgical mammaire
  • Épanchements, infection
    Hématome : l’accumulation de sang autour de la prothèse est une complication précoce pouvant survenir au cours des premières heures. S’il est important, une reprise au bloc opératoire est alors préférable afin d’évacuer le sang et de stopper le saignement à son origine;
    Épanchement séreux : une accumulation de liquide lym­phatique autour de la prothèse est un phénomène assez fréquent dans les suites opératoires immédiates. Il est sou­ vent associé à un œdème. Il se traduit par une augmentation transitoire du volume mammaire. Il disparaît spontanément et progressivement;
    À distance de la chirurgie, un sérome doit impérativement vous amener à consulter votre chirurgien.
    Infection : rare après ce type de chirurgie. Elle peut ne pas être résolue par le seul traitement antibiotique et impose alors une reprise chirurgicale pour drainage et ablation de l’implant pendant quelques mois (temps nécessaire avant de pouvoir remettre en place une nouvelle prothèse sans risque).
    On peut par ailleurs citer trois autres formes particulières d’infection :
    – Infection tardive « à bas bruit » : il s’agit d’une infection avec peu de symptômes et sans traduction évidente à l’examen, qui peut survenir parfois plusieurs années après l’implantation ;
    – Micro-abcès : plus fréquents, ils se développent sur un point de suture et se résorbent rapidement après ablation du fil incriminé et soins locaux ;
    – Choc toxique staphylococcique : de rarissimes cas de ce syndrome infectieux généralisé brutal ont été rapportés.
  • Nécrose cutanée
    Elle est consécutive à un manque d’oxygénation tissulaire dû à une insuffisance d’apport sanguin localisé, qui peut être favorisé par une tension excessive, un hématome, une infection ou un tabagisme important chez la patiente. Il s’agit d’une complication très rare mais redoutée car, à l’extrême, elle peut localement mettre à nu la prothèse, notamment par une désunion des sutures. Une reprise chirurgicale s’impose souvent, avec parfois la nécessité de retirer provisoirement l’implant.
  • Anomalies de cicatrisation
    Le processus de cicatrisation mettant en jeu des phénomènes assez aléatoires, il arrive parfois que les cicatrices ne soient pas, à terme, aussi discrètes qu’escompté, pouvant alors prendre des aspects très variables : élargies, rétractiles, adhérentes, hyper ou hypopigmentées, hypertrophiques (boursouflées), voire exceptionnellement chéloïdes.
  • Altération de la sensibilité
    Elles sont fréquentes les premiers mois mais finissent la plupart du temps par régresser. Rarement toutefois, un certain degré de dysesthésie (diminution ou exagération de la sensibilité au toucher) peut persister, en particulier au niveau de l’aréole et du mamelon.
  • Galactorrhée/épanchements lactés
    Il a été rapporté de très rares cas de stimulation hormonale postopératoire inexpliquée, se traduisant par une sécrétion de lait («galactorrhée ») avec parfois une collection du liquide autour de la prothèse.
  • Pneumothorax
    Rare, il bénéficiera d’un traitement spécifique.
I
Risques spécifiquement liés aux implants
  • Formation de « plis » ou aspect de « vagues »
    Les implants étant souples, il est possible que leur enveloppe se plisse et que ces plis soient perceptibles au toucher, voire même visibles sous la peau dans certaines positions, donnant alors un aspect de vagues.
    Ce phénomène, un peu plus fréquent avec le sérum physio­ logique qu’avec le gel de silicone, survient surtout chez des patientes minces. Une intervention de lipomodelage peut parfois être proposée. Elle consiste à apposer une fine couche de graisse sous la peau du sein afin de « camoufler » l’implant.
  • « Coques »
    La réaction physiologique, normale et constante de l’organisme humain en présence d’un corps étranger, est de11soler des tissus environnants en constituant une membrane her­métique qui va entourer l’implant et qu’on appelle « capsule périprothétique ». Normalement, cette membrane est fine, souple et imperceptible, mais il arrive que la réaction s’am­plifie et que la capsule s’épaississe, devienne fibreuse et se rétracte en comprimant l’implant, prenant alors le nom de « coque ». Selon 11ntensité du phénomène, il peut en résulter: un simple raffermissement du sein, une constriction parfois gênante, voire une déformation visible avec globulisation de la prothèse aboutissant à l’extrême à une sphère dure, douloureuse, plus ou moins excentrée.
    Cette fibrose rétractile est parfois secondaire à un hématome ou une infection, mais la plupart du temps sa survenue reste imprévisible, résultant de réactions organiques aléatoires.
    De gros progrès ont été réalisés ces dernières années en ma­tière de techniques chirurgicales, mais surtout de conception et de constitution des implants (gel cohésif, texture de la paroi) aboutissant à une diminution très sensible du taux de coques et de leur intensité. Le cas échéant, une réintervention peut corriger une telle contracture par section de la capsule (« capsulotomie »). Les prothèses recouvertes de polyuréthane peuvent être une solution en cas de coque récidivantes.
  • Rupture
    On a vu que les implants ne peuvent être considérés comme définitifs avec une durée de vie moyenne de l’ordre de 1O ans. Une perte d’étanchéité de l’enveloppe peut donc survenir à terme. Il peut s’agir d’une simple porosité, d’ouvertures punctiformes, de microfissurations, voire de véritables brèches. Cela peut être, très rarement, la conséquence d’un traumatisme violent ou d’une piqûre accidentelle et, beaucoup plus souvent, le résultat d’une usure progressive de la paroi due à l’ancienneté.
    Dans tous les cas, il en résulte une issue possible du produit de remplissage de la prothèse, avec des conséquences différentes selon la nature de ce contenu :
    – Avec le sérum physiologique ou l’hydrogel résorbables, on assiste à un dégonflement partiel ou total, rapide ou lent ;
    – Avec le gel de silicone (non résorbable), celui-ci va rester contenu au sein de la membrane qui isole la prothèse.
    Cela peut alors favoriser l’apparition d’une coque, mais peut aussi rester sans conséquence et passer totalement inaperçu.
    Dans certains cas devenus beaucoup plus rares (notamment du fait de la meilleure « cohésivité » des gels actuels), on peut toutefois assister à une pénétration progressive du gel dans les tissus environnants (sîliconome).
    La rupture prothétique impose une intervention visant à changer les implants.
  • Malposition, déplacement
    Un mauvais positionnement, ou le déplacement secondaire des implants, affectant alors la forme de la poitrine, peuvent parfois justifier une correction chirurgicale.
  • Rotation
    Bien que relativement rare en pratique,le pivotement d’une prothèse « anatomique » reste théoriquement possible et peut affecter le résultat esthétique.
  • Déformation de la paroi thoracique
    Dans de rares cas, des prothèses avec coques fibreuses, laissées longtemps en place, peuvent « s’imprimer » dans les tissus, laissant lors de leur ablation une déformation de la paroi thoracique délicate à corriger.
  • Sérome tardif péri-prothétique
    Dans de très rares cas, une accumulation liquidienne peut survenir tardivement autour de la prothèse. Un tel épanchement tardif, a fortiori s’il est associé à d’autres anomalies cliniques du sein, impose de faire réaliser un bilan sénologique auprès d’un radiologue spécialisé pour réaliser une ponction sous échographie à fin d’analyses. En cas de masse mammaire ou d’épanchement récidivant, une exploration chirurgicale permettra une analyse histologique de la capsule péri­ prothétique afin d’éliminer un exceptionnel Lymphome Anaplasique à Grandes Cellules associé aux implants mammaires (LAGC-AIM), ou une pathologie intracapsulaire encore plus exceptionnelle comme le carninome spinocellulaire intracapsulaire (quelques cas mondiaux décrits).

Réintervention ou reprise chirurgicale après une intervention de chirurgie plastique

Définition, objectifs et principes La réintervention ou reprise chirurgicale après une intervention de chirurgie plastique peut faire suite soit à un geste de chirurgie reconstructrice pris en charge par l'Assurance Maladie, soit à un geste de...

Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique en ambulatoire

Introduction L'hospitalisation ambulatoire est définie par une prise en charge dont la durée est inférieure ou égale à 12 heures (décret n°2012-969 du 20 août 2012 du Code de la Santé Publique).En pratique, cela correspond à une hospitalisation...

Prévention et gestion des complications infectieuses en chirurgie plastique reconstructrice et esthétique

Le risque «zéro» est impossible à envisager dans les suites de toute intervention chirurgicale. Les interventions de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique ne sont donc pas exemptes d'un risque d'infection. Ce risque est souvent lié à la...

Tabac et chirurgie plastique

Introduction En France, environ 11 millions de patients bénéficient chaque année d'une anesthésie dont près de 30% de fumeurs, soit plus de 3 millions de personnes. Or, la fumée du tabac inhibe très fortement les processus de réparation tissulaire...

Chirurgie des tumeurs cutanées

Définition Les tumeurs (ou lésions) cutanées sont des taches ou des excroissances de la peau, de taille, de forme et de couleur variables. Elles peuvent se situer sur l'ensemble de la face ou du corps. Chaque type cellulaire contenu dans la peau est...

Chirurgie cutanée correction des cicatrices la cicatrisation

Définition Une cicatrice est la partie visible résiduelle d'une lésion du derme après que le tissu se soit réparé, suite à une incision au cours d'une opération ou après une blessure.La cicatrisation fait partie intégrante du processus de guérison. A...

Mastectomies prophylactiques pour haut risques mammaire

Définition Les gènes BRCA 1 et 2 tirent leur nom de l'expression anglaise Breast (BR) Cancer (CA). Ces gênes BRCA sont des gênes anti-cancer, si bien que leur mutation entraîne un haut risque de développer un cancer du sein et de l'ovaire. Ainsi,...

Transfert graisseux pour la correction des séquelles du traitement conservateur du cancer du sein

Définition, objectifs et principes On définit le traitement « conservateur» du cancer du sein par l'association d'un geste chirurgical (exérèse de la zone glandulaire concernée par la tumeur:« tumorectomie » ou « zonectomie », associé très souvent à...

Reconstruction plaque aerolo mamelonnaire

Définition La mastectomie ou mammectomie (les termes sont synonymes) correspond à l'ablation de la glande mammaire, d'un fuseau de peau et de l'aréole. Elle reste malheureusement nécessaire dans certaines formes de cancer du sein. Une demande de...

Invagination du mamelon

Définition Le mamelon correspond à la zone d'émergence des canaux galactophoriques au centre du sein et de l'aréole. Il réalise un relief et permet la lactation. Ce relief se marque sous l'effet d'une stimulation par contraction du muscle...